Toulouse : Le Mirail aura sa police du quotidien… mais sans moyens suffisants selon les syndicats
SECURITE•Si l’arrivée de policiers supplémentaires sur le quartier du Mirail en septembre est saluée par le maire de Toulouse, il continue à réclamer des moyens humains pour l’ensemble de la ville. Tout comme les syndicats…H. Ménal et B. Colin
L'essentiel
- Le Mirail, à Toulouse, est l’un des trente quartiers retenus pour expérimenter la Police de sécurité du quotidien (PSQ).
- Le maire et les syndicats policiers continuent à réclamer des effectifs supplémentaires sur l’ensemble de la ville, soit 150 policiers de plus.
De 15 à 30 policiers supplémentaires devraient être affectés au grand quartier du Mirail à partir du mois de septembre.
C’est l’une des mesures annoncées jeudi par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb dans le cadre du déploiement de la police de sécurité du quotidien (PSQ), une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Selon la préfecture de la Haute-Garonne, sur ce territoire de 32.500 habitants, les vols avec violence sont en hausse de 24 % et il est le théâtre régulier d’incendie de voitures, de jets de projectile mais aussi d’un trafic de stupéfiants peristant.
Objectifs définis avec la mairie
Un des objectifs de cette police de sécurité du quotidien sera donc de traiter ces problèmes. Une cellule d’analyse du renseignement sera aussi créée dans ce cadre-là indique les services de l'Etat.
« C’est une bonne nouvelle que le quartier du Mirail soit retenu, on sait les problèmes graves de violence qu’il y a. La condition que j’avais posée, à savoir un accroissement des effectifs, a été retenue. Et pour la première fois, les objectifs de sécurité seront définis par la police et la mairie », se félicite Jean-Luc Moudenc.
Des opérations conjointes avec la police nationale au Mirail, comme le propose le gouvernement ? Les policiers municipaux de Toulouse ne disent pas non mais mettent un gros bémol. « À condition qu’on nous donne les moyens, en formation et en matériel, d’intervenir dans ces quartiers ? Et pas sans négociations préalables », pose Didier Cabanié, responsable du syndicat FO.
Il est surtout furieux que les « municipaux » n’aient pas été concertés sur la PSQ. « Ça fait trente ans que ça dure, on nous traite comme les bennes à ordures de service pour les tâches que les commissariats ou gendarmeries n’ont pas envie de faire ».
Plus de moyens sur l’ensemble de la ville
Si de son côté le maire de Toulouse est satisfait des annonces du gouvernement, il n’en oublie pas pour autant sa demande de moyens humains supplémentaires sur l’ensemble de la ville, estimé à 200 policiers nationaux. Une demande portée depuis plusieurs années par les syndicats.
« De 15 à 30 policiers sur le Mirail c’est loin d’être suffisant, d’autant plus qu’en réalité il n’y en aura que 3 ou 4 opérationnels en même temps sur le terrain. Quand il y a le moindre problème dans une barre d’immeuble il faut au minimum trois véhicules : un pour intervenir, un en prévention et un en soutien lorsqu’on se fait caillasser », explique Didier Martinez délégué régional d’Unité-SGP.
Il y a un peu plus de trois ans, la Ville rose avait reçu un renfort de cinquante policiers. Mais cette dotation avait tout juste permis de compenser les départs en retraite. « Au commissariat nord, les policiers affectés aux plaintes ont 700 dossiers à traiter chacun », poursuit le syndicaliste. Seule bonne nouvelle au tableau selon lui : l’annonce de la fin de la culture du résultat.