Toulouse: Quand Monoprix interdit aux SDF de rentrer dans le magasin
SOCIETE•À Toulouse, une note interne demandait aux agents de sécurité de Monoprix d’interdire l’entrée du magasin aux SDF. Diffusée sur les réseaux sociaux, elle a été retirée…Hélène Ménal
L'essentiel
- Au Monoprix de Toulouse, les agents de sécurité avaient pour consigne d’empêcher les SDF d’entrer dans le magasin.
- Dévoilée sur les réseaux sociaux, la note a été retirée.
- La direction de l’enseigne assure qu’il s’agit d’une initiative individuelle et isolée.
«Je vous demande…] de vous tenir aux entrées du magasin lorsque des SDF sont présents aux abords, et de ne pas autoriser leur entrée dans le magasin ». Cette requête figurait encore dimanche sur une note de service affichée dans le local des agents de sécurité du Monoprix de Toulouse et signée par le directeur de l’établissement.
Le responsable du magasin situé en plein centre-ville, y expliquait aussi que cette décision faisait suite à une réunion avec l’adjoint à la sécurité de la mairie qui a fait état de « nombreuses plaintes de riverains et d’associations » à ce sujet. Et qu’il avait par conséquent pris auprès des autorités municipales et en accord avec elles « l’engagement » d’y remédier.
Seulement, la note discriminatoire a fuité sur les réseaux sociaux. C’est le collectif Droit au Logement (DAL31) qui l’a postée lundi sous le titre « Bad news - Monoprix et la Ville de Toulouse s’associent pour empêcher les sans-abri d’entrer dans le magasin ».
« 100 % discriminant »
La réaction de la direction nationale de Monoprix a été quasi immédiate. « Nous avons eu connaissance de cette note par les réseaux sociaux. C’est totalement illégal et 100 % discriminant, indique une porte-parole à 20 Minutes. Il s’agit d’une initiative isolée et la note a été retirée. »
L’adjoint à la Sécurité, Olivier Arsac se sent « étranger à cette polémique qui est une affaire interne et privée ». L’élu confirme « un échange, à l’automne avec la direction du magasin ». « J’ai en effet fait observer que nous recevions énormément de plaintes sur ces regroupements de marginaux et indiqué que j’allais augmenter le nombre de patrouilles de la police municipale, indique-t-il. J’ai aussi attiré l’attention du directeur sur l’interdiction de vendre de l’alcool à des personnes déjà fortement alcoolisées mais c’est tout. » Olivier Arsac pense que ces propos ont été « surinterprétés ». C’est le moins qu’on puisse dire…