La comparution immédiate d’une femme thaïlandaise de 32 ans, vendredi à Lyon, vient rappeler que les hommes pouvaient aussi être victimes de violences conjugales. L’affaire, révélée par Le Progrès, a commencé il y a deux ans, lorsque ce quinquagénaire lyonnais s’est rendu en Thaïlande pour y chercher son épouse, après une longue correspondance.

Extrêmement jalouse et possessive, la jeune accusée ne cesse d’appeler Dominique au bureau et le réveille en pleine nuit car elle est certaine qu'« il a une autre femme ». La violence apparaît surtout en septembre et novembre dernier, lorsqu’elle lui envoie deux directs dans l’œil et lui jette un couteau. Des épisodes qui lui valent une condamnation à trois mois de prison.

« Elle doit être jugée de la même manière qu’un homme »

Le 3 janvier, elle passe même « en phase obscure », comme le décrit Dominique. Interdite par la justice de revenir vivre chez lui, mais sans nulle part où aller, « elle a crocheté la serrure, s’est couchée sur le paillasson et a menacé de tout casser sur le palier si je ne lui ouvrais pas », explique le Lyonnais. Alors hystérique, jetant tout dans l’appartement et plantant ses ongles dans les bras de son mari, elle le pousse à se réfugier chez ses voisins. Puis à la conduire au commissariat jeudi.

« Je me sens harcelé et menacé, je n’en peux plus de cet amour hors-norme », confie-t-il au président du tribunal. « Elle doit être jugée de la même manière qu’un homme », exhorte le procureur, réclamant quatre mois de prison avec incarcération. « Cette femme est dans une situation de dépendance totale, indique pour sa part son avocate Me Marie Houppe. Elle ne parle pas français, est seule et sans ressources ». Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et a envoyé la jeune femme en prison.