VIDEO. Affaire Fiona: La cour rejette la demande de renvoi du procès de Bourgeon et Makhlouf
JUSTICE•Les avocats de Cécile Bourgeon n’ont pas obtenu le renvoi du procès qu’ils ont réclamé, ce lundi matin…Vincent Vantighem
L'essentiel
- Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont jugés en appel.
- Ils comparaissent pour les coups ayant entraîné la mort de Fiona.
- La cour a rejeté une demande de renvoi de l'audience.
A la cour d’assises de la Haute-Loire, au Puy-en-Velay,
La cour d’assises de la Haute-Loire a rejeté, ce lundi matin, la demande de renvoi du procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf, jugés depuis une semaine pour les violences volontaires ayant entraîné la mort de Fiona, 5 ans, en 2013. C’est Gilles-Jean Portejoie, l’un des avocats de Cécile Bourgeon qui avait, en début d’audience, demandé un nouveau report de l’audience, après une polémique autour d'un apéritif auquel le président de la cour a participé la semaine passée.
Vendredi, lors de l’audience, Etienne Fradin avait reconnu avoir bu un verre avec plusieurs avocats après l’audience de mercredi. Jugeant que l’impartialité du président de la cour pouvait être mise en cause par cet événement, les avocats de Cécile Bourgeon avaient donc réclamé un renvoi de l’affaire. « La situation est inextricable. Quelle que soit la décision à intervenir [le verdict], elle sera malicieusement commentée par les uns ou par les autres et ainsi sujette à critiques, palabres ou discussions… », a notamment argumenté Gilles-Jean Portejoie.
Cécile Bourgeon refuse d’assister à son procès
Mais les avocats de Cécile Bourgeon se sont retrouvés complètement isolés dans leur démarche, toutes les autres parties au procès plaidant pour la poursuite des débats, y compris les avocats de Berkane Makhlouf, l’autre accusé. « Cette vérité, nous voulons la voir surgir maintenant, pour les accusés, pour l’opinion publique, pour les parties civiles, pour Fiona… », a, par exemple, plaidé Rodolphe Costantino, au nom des parties civiles. Après un court délibéré, Etienne Fradin a donc rejeté la demande de renvoi et annoncé la poursuite de l’audience.
Une audience qui se déroule, comme vendredi, en l'absence de Cécile Bourgeon. La mère de Fiona refuse en effet de quitter le dépôt du palais de justice du Puy-en-Velay, en raison d’une « grande fatigue », selon ses avocats, mais aussi de la polémique liée à cet apéritif. Devant ce manque de coopération, Raphaël Sanesi de Gentile, l’avocat général, a proposé que l’accusée soit examinée par un médecin pour que l’on sache vraiment si elle est en état d’être jugée, ou non. « Je ne voudrais pas que l’on puisse, une fois de plus, faire valoir une facilité qui n’est qu’apparente », a-t-il asséné.
Toutefois, cette proposition n’a pas été suivie d’effet, le président se contentant de suggérer à l’accusée de comparaître, quitte, si elle le souhaite, à exercer, ensuite son droit au silence.
Une nouvelle thèse pour expliquer la mort de Fiona ?
C’est donc en son absence que les débats ont repris, ce lundi matin, avec la lecture de procès-verbaux d’auditions de plusieurs témoins interrogés par la police au moment des faits. La cour pourrait entendre, ce lundi après-midi, deux officiers de police judiciaire qui pourraient évoquer, à la barre, une nouvelle thèse pour expliquer la mort de la fillette. Le procès doit se poursuivre jusqu’à vendredi. Les deux accusés encourent une peine de trente ans de réclusion criminelle.
Suivez l’audience de ce lundi sur le compte Twitter de notre journaliste : @vvantighem