ETUDEUn rapport s'inquiète des recherches sur les perturbateurs endocriniens

Perturbateurs endocriniens: La recherche et la surveillance sont insuffisantes, selon un rapport

ETUDELes moyens mis en œuvre « ne sont pas à la hauteur des enjeux et des coûts pour la santé », dénonce le rapport…
20 Minutes avec AFP

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La France n’a pas mis en œuvre les moyens suffisants pour surveiller et étudier les perturbateurs endocriniens malgré les craintes sur leurs effets nocifs sur la santé et l’environnement, estime un rapport publié ce vendredi.

Présentes dans de nombreux produits de consommation courante, ces substances qui peuvent interférer avec le système hormonal sont encore mal connues.

Une inquiétude grandissante de la population

Mais la liste des maux dont elles sont soupçonnées est longue, alimentant une inquiétude grandissante de la population : « baisse de la qualité du sperme, augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, abaissement de l’âge de la puberté », relève le rapport conjoint de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), du Conseil général de l’environnement et du développement durable, et du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.

Ils sont également suspectés « dans la survenue de certains cancers hormono-dépendants, ainsi que des cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme », ajoute-t-il, insistant sur la vulnérabilité particulière lors de certaines périodes de la vie (développement du fœtus, petite enfance et puberté).

Les experts constatent une « forte baisse des soutiens financiers »

La Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens adoptée en 2014 est « pertinente » et « originale » dans une Europe marquée par des « carences » en la matière, mais « les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux et des coûts pour la santé », souligne le rapport. Les experts constatent ainsi une « forte baisse des soutiens financiers » à la recherche scientifique depuis 2014.

La recherche est d’autant plus importante que le lien de cause à effet « reste souvent difficile à établir » et que le comportement des perturbateurs endocriniens rend inopérante une analyse toxicologique classique liée aux seuils de nocivité. « L’effet peut être plus fort à faible dose qu’à forte dose », relève ainsi le rapport réalisé à la demande des ministères de la Santé, de la Transition écologique et de l’Agriculture.

Des substances qui peuvent être présentes partout

Le texte décrit d’autre part des lacunes dans la surveillance sanitaire et environnementale, « bien organisée » pour les milieux aquatiques et « engagée » pour l’air intérieur, mais « ponctuelle sur l’air extérieur et inexistante pour ce qui concerne les sols ».

Ces substances qui peuvent être présentes dans les cosmétiques, les produits alimentaires, les plastiques, les peintures, les jouets ou les vêtements, ont la particularité de se retrouver également dans l’air, l’eau, le sol ou les poussières, ce qui multiplie les modes d’exposition (orale, cutané, respiratoire).