Un procès à haut risque. Seul survivant des commandos des attentats de Paris, Salah Abdeslam doit comparaître, du 5 au 9 février, devant la 90e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, en Belgique. Le Français d’origine marocaine âgé de 28 ans doit répondre, avec un complice, de « tentative d’assassinat dans un contexte terroriste sur plusieurs policiers ». Actuellement incarcéré en région parisienne, il va être transféré dans une prison moderne et ultra sécurisée située au nord de Lens (Pas-de-Calais) le temps du procès qui se tiendra dans un palais de justice bunkerisé.

Escorté quotidiennement par le GIGN

En octobre dernier, « les autorités belges avaient demandé qu’il leur soit remis temporairement pour les besoins du jugement. Salah Abdeslam, comme il en a le droit, a fait le choix d’être présent à son procès », a expliqué à 20 Minutes Youssef Badr, porte-parole du ministère français de la Justice. L’objectif est de « permettre aux victimes de demander réparation de leurs préjudices subis ».

Incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis avril 2016, il sera transféré le temps du procès à Vendin-le-Vieil, a indiqué à 20 Minutes une source pénitentiaire. Il sera détenu dans « les mêmes conditions » que dans l’Essonne, ajoute Youssef Badr.

Salah Abdeslam occupera seul une cellule de 9 m2, et sera filmé en permanence. Une cellule de secours et une salle de sport ont également été prévues. Le choix de le maintenir en détention sur le territoire français doit permettre de « s’adapter aux développements possibles de la procédure de jugement en Belgique ». « Si l’audience prévue sur cinq jours est finalement écourtée, le fait qu’il soit dans un établissement français permet de le faire repartir à Fleury. »

Il effectuera quotidiennement le trajet de 150 km vers Bruxelles, par la route ou par les airs, escorté par les gendarmes d’élite du GIGN et par la police judiciaire fédérale belge.

Dispositif de sécurité hors norme autour du palais de justice

Par ailleurs, un dispositif de sécurité hors norme sera mis en place dans et autour du palais de justice de Bruxelles, souvent décrié pour sa vétusté. La présence policière et les mesures de sécurité seront renforcées.

Les professions judiciaires, le public et les journalistes seront soumis au détecteur de métaux. Au total, 80 personnes pourront entrer dans la salle d’audience. Salah Abdeslam, lui, ne comparaîtra pas dans un box. Il sera placé face au tribunal, au premier rang de la salle d’audience, tournant le dos au public.