MIGRANTSLes assos montrées du doigt par Gérard Collomb après les rixes réagissent

VIDÉO. Rixes à Calais: Mises en cause par Gérard Collomb, les associations réagissent

MIGRANTSLe ministre de l’intérieur a affirmé que les distributions de repas aux migrants menaient à des attroupements engendrant des troubles à l’ordre public…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Après les violentes rixes entre migrants afghans et africains qui ont fait, jeudi, à Calais, plusieurs dizaines de blessés, dont cinq par balle, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a mis en cause les distributions de repas organisées par des associations. Il a appelé ces dernières à « réfléchir sur ce qui s’est passé ce soir » et affirmé que « ce type d’attroupement mène à de graves troubles à l’ordre public ». Particulièrement visées par le ministre, Utopia 56 et l’Auberge des migrants s’insurgent.

« Nous, on ne fait que remplacer l’Etat »

« C’est de la faute de l’Europe et du règlement de Dublin ce qu’il se passe ici, s’emporte Yann Manzi, cofondateur d’Utopia 56. Nous, on ne fait que remplacer l’Etat sur des missions rudimentaires pour nourrir des populations qui sont dans le besoin. »

Ces mêmes associations avaient d’ailleurs gagné, devant le tribunal administratif, le droit d’effectuer les distributions de repas pour les migrants. « Nous avons été obligés d’attaquer en justice pour que ces populations puissent avoir de l’eau et à manger. Il peut dire ce qu’il veut le ministre, nous, on ne fait que pallier un manque de l’Etat », poursuit-il.

A ce propos, Gérard Collomb a réaffirmé, jeudi soir, que l’Etat allait prendre le relais : « Dans les quinze prochains jours, nous serons capables de prendre en charge la distribution des repas », a assuré le ministre de l’Intérieur. Promesse qui avait été faite par le président de la République, le 16 janvier, lors de sa venue à Calais.

« Je suis curieux de savoir comment il va s’y prendre »

Pour Christian Salomé, de l’Auberge des migrants, les propos de Gérard Collomb ne sont pas logiques : « Il affirme que c’est la distribution de repas qui engendre des troubles à l’ordre public et, dans la foulée, il nous dit que c’est l’Etat qui va s’en charger désormais. Je suis curieux de savoir comment il va s’y prendre. »

La solution du ministre, c’est d’organiser des points de distribution mobiles éloignés du centre-ville pour éviter les points de fixation. « C’est ce que l’on fait depuis longtemps. On sait très bien que si on regroupe toutes les communautés, on aura des conflits, reconnaît le cofondateur d’Utopia 56. C’est pour cela que l’on organise plusieurs points de distribution. »