Alpes-Maritimes: 48.870 interpellations de migrants en 2017, «année sans précédent»
FRONTIERE•Ces réfugiés viennent de « toute l’Afrique », selon le préfet Georges-François Leclerc…Fabien Binacchi et Mathilde Frénois
A la frontière, l’année 2017 a été une année record. Et 2018 prend le même chemin. Dans les Alpes-Maritimes, département frontalier avec l’Italie, les autorités françaises ont enregistré 48.870 interpellations l’an passé. « C’est sans précédent, estime le préfet des Alpes-Maritimes Georges-François Leclerc face à la presse mercredi matin. L’année précédente, il y avait eu 37.000 interpellations. »
Ces 48.870 interpellations ont été remises aux autorités italiennes en vertu des accords de Schengen. « Renvoyer en l’Italie, c’est inhumain ? L’Italie est une grande démocratie », affirme le préfet. Des renvois qui connaissent deux périodes de pic, en mai-juin et en septembre.
Près de 370 passeurs également interpellés
Ces migrants viennent de « toute l’Afrique », selon Georges-François Leclerc. Ils sont majoritairement de nationalité ivoirienne, malienne, sénégalaise, érythréenne, soudanaise, égyptienne et en provenance du Maghreb. Un migrant pouvant faire l’objet de plusieurs interpellations, impossible de connaître le nombre précis de personnes prises en charge par les autorités. Concernant les mineurs, « il peut y avoir des interpellations dans la gare de Breil-sur-Roya qui est une “zone de passage” et donc le renvoi est autorisé. Mais lorsqu’ils sont sur le territoire, ils sont bien remis au conseil départemental. »
Et leurs interpellations sont intimement liées aux passeurs. Près de 370 d’entre eux ont été interpellés en 2017. « J’ai coutume de dire un par jour, même le dimanche », compte le préfet.
Depuis septembre 2016, au moins quinze migrants sont morts dans les Alpes-Maritimes, selon un décompte de l’AFP, notamment sur la voie ferrée et sur l’autoroute qui relient l’Italie à la France.