Education: Les manuels d’enseignement moral et civique véhiculent trop de clichés sexistes
DESEQUILIBRE•Selon une étude, les femmes sont sous-représentées et les stéréotypes sexistes perdurent dans les manuels scolaires d’enseignement moral et civique...20 Minutes avec agences
La problématique de l’égalité entre les femmes et les hommes est toujours source de débat. Et ce n’est pas l’étude publiée ce mardi par le Centre Hubertine Auclert qui va le clore.
Cet organisme d’Ile-de-France visant à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les violences faites aux femmes, démontre qu’il existe toujours un déséquilibre de représentation entre les deux sexes dans les manuels scolaires d’enseignement moral et civique.
Seulement 31,8 % de femmes
Dans le cadre de cette étude, 25 manuels de cette discipline enseignée une heure par semaine à l’école élémentaire ont été analysés. Le constat est sans appel : les femmes sont sous-représentées. Les hommes représentent ainsi 68 % des 3.695 personnages présents contre 31,8 % pour les femmes. Le reste étant des genres indéterminés.
Selon les auteurs, la parité est presque respectée au niveau des personnages enfantins, mais pas du tout pour les adultes. « Il semble plus aisé de représenter des filles en situation scolaire, que de montrer des femmes dans la sphère publique en général et dans le monde professionnel en particulier », estime l’organisme.
Les femmes dans la sphère domestique
Concernant les célébrités, le résultat est le même, les femmes ne sont représentées que dans 17,4 % des cas. En revanche, dans la sphère domestique, les femmes sont bien présentes ! Tandis que les hommes illustrent plutôt la sphère du travail.
En politique, thème largement abordé dans ces manuels, les femmes ne représentent que 15 % des personnages. Et lorsqu’elles apparaissent, elles sont rarement élues ou professionnelles de la politique mais il est plus souvent fait référence à leur engagement civique.
« Ils peuvent encore mieux faire »
Dans le domaine des sciences, les auteurs reconnaissent « une certaine attention pour inclure des femmes scientifiques avec des dossiers sur Marie Curie ». Mais en ce qui concerne la technologie ou le numérique, les clichés sexistes reprennent le dessus.
Globalement, le Centre Hubertine Auclert estime que « ces manuels ne remplissent pas entièrement leur mission de diffusion d’une culture de l’égalité ». Malgré tout, ils « ont globalement bien intégré le traitement des inégalités entre les femmes et les hommes dans les pages consacrées aux discriminations ». Ils sont donc « sur la bonne voie », mais « peuvent mieux faire », conclut l’étude.