Notre-Dame-des-Landes: pourquoi les opposants attendent surtout la date du 9 février (avec optimisme)
AEROPORT•Un grand rassemblement intitulé «Enracinons l'avenir» est prévu début février sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes...Julie Urbach
L'essentiel
- Sur la ZAD, les opposants se disent confiants quant à la décision du gouvernement, attendue prochainement.
- Ils appellent à un grand rassemblement festif le 10 février, au lendemain de l'expiration de la déclaration d'utilité publique du projet, quelle que soit l'option retenue.
C’est une date hautement symbolique entourée dans leur calendrier depuis plusieurs années déjà. Alors que la décision du gouvernement concernant le transfert de l’aéroport est attendue dans les prochains jours, les opposants à Notre-Dame-des-Landes retiendront leur souffle encore quelques semaines, jusqu’au 9 février prochain. Car à cette date, et si les travaux n’ont pas démarré, « c’est vraiment fini, résume Geneviève Coiffard, opposante au projet et militante d’Attac. C’est comme si le projet n’avait jamais existé. »
La déclaration d’utilité publique de l’aéroport (cette procédure juridique indispensable pour cadrer les travaux d’aménagement) publiée en 2008 et pour une durée de 10 ans, arrivera en effet à expiration. Les opposants avaient déjà déposé plusieurs recours pour tenter de la faire abroger. « C’est une date que l’on attend depuis longtemps, continue l’opposante. Elle marquera la fin d’une longue phase de lutte. »
La DUP, un « carcan juridique »
Si les anti-NDDL se donnent ce délai de février, c’est qu’ils sont « évidemment optimistes » concernant la première étape, le choix que s’apprête à faire Matignon. « Oui, on est confiants, on sent qu’enfin la décision pourrait être prise dans le bon sens, juge un habitant de la zone, qui se fait appeler Camille. On espère pouvoir célébrer 50 ans de résistance, de valeurs communes, de solidarité et d’expérimentations sociales et écologiques. »
« On est maître de notre calendrier : ce qu’on attend, c’est la fin de ces 10 ans de carcan juridique qu’a représenté la DUP, insiste Elisabeth Guist’hau, au nom de la coordination des opposants. Nous la contestons depuis le début et aujourd’hui, il a été prouvé qu’elle a été montée sur des éléments biaisés, notamment sans prendre en compte la possibilité du réaménagement de Nantes-Atlantique. Tous les arrêtés environnementaux, les expropriations… tout ce qu’on a attaqué juridiquement depuis des années est liée à cette procédure. »
Un grand rassemblement le 10 février
Du coup, quelle que soit la décision, les opposants au projet ont déjà prévu un grand rassemblement sur la ZAD, le 10 février prochain. « L’objectif est d’y préparer l’avenir, de faire en sorte que les historiques et tous ceux qui s’y sont battus depuis tant d’années puissent y rester », expliquent les opposants. Des dizaines de milliers de personnes seraient attendues, de partout en France, pour « marquer l’enracinement de la ZAD » notamment en plantant des arbres.
Mais si le gouvernement choisit le transfert de l’aéroport (et d’ici là, il pourra décider de proroger la fameuse déclaration d’utilité publique, le dossier étant d’ailleurs prêt à être envoyé au Conseil d’Etat), la fête aura une tonalité différente.
Certains des participants promettent d’ailleurs de venir rechercher le bâton qu’ils avaient planté, en octobre 2016, alors que le gouvernement a promis plusieurs fois l’évacuation de la ZAD. « Nous ne souhaitons pas l’affrontement mais nous serons prêts à nous défendre en cas d’évacuation, assure Geneviève Coiffard. Nous savons que des milliers d’autres personnes le seront aussi. »