Disparition de Lucas: Le témoignage bouleversant de ses parents
DISPARITION•Alors que les enquêteurs explorent la piste Nordahl Lelandais dans la disparition de leur enfant, les parents de Lucas Tronche évoquent l’attente insupportable depuis trois ans…Jérôme Diesnis
L'essentiel
- Les parents de Lucas disparus en 2015 ont raconté leur quotidien depuis la disparition aux équipes de l’émission de France 2 19h, le dimanche.
- « C’est une torture perpétuelle. Il nous manque toujours autant », avoue la mère de l’adolescent disparu.
- Les deux parents s’accrochent à l’espoir : « Il y a forcément quelqu’un qui sait. »
Depuis plusieurs jours, les enquêteurs explorent la piste Nordahl Lelandais dans la disparition de Lucas et Antoine dans le Gard. Les deux adolescents se sont volatilisés à environ un an d’intervalle, dans la même zone géographique, à proximité de Bagnols-sur-Cèze et Clarensac.
L’ancien maître-chien aurait arpenté régulièrement cette zone pour y avoir de la famille. Il est déjà mis en examen dans deux autres affaires, pour l’assassinat du caporal Noyer et l’enlèvement et le meurtre de la petite Maëlys. « Ça me rassurera de savoir qu’il n’est pas passé à Bagnols », avoue le père de Lucas dans un reportage diffusé sur France 2 dans 19h, le dimanche, l’émission présentée par Laurent Delahousse. « Il faut étudier toutes les pistes afin que l’on sache. L’important est de savoir que tout est fait pour aider Lucas. On apprend à se protéger, à ne pas s’emballer », explique la maman.
Eric et Nathalie, les parents de Lucas Tronche, vivent dans l’angoisse depuis le 18 mars 2015. C’est un témoignage digne et bouleversant qu’ils ont livré à Pauline Dordilly, Mathieu Benoist, Christophe Barreyre et Anthony Santoro. « C’est une torture perpétuelle. Il nous manque toujours autant, avoue Nathalie. On n’a jamais l’esprit tranquille. Tous les jours je réfléchis à ce qui a pu se passer. »
Alors que leur enfant n’a plus donné signe de vie depuis bientôt trois ans, les deux parents se refusent à la fatalité. « J’essaie de ne pas me dire que Lucas est quelque part, mort et qu’il nous regarde du ciel en nous disant : “C’est fini, je ne suis plus là”. Cette hypothèse, il m’arrive de l’avoir, mais je l’évacue. Si ça se trouve il est enfermé dans une cave, une maison, il espère qu’on va le trouver. Ça me tord les boyaux… On ne peut pas abandonner, il faut continuer à se battre, à le médiatiser. »
Régulièrement, l’association « Retrouvons Lucas » mène des actions pour entretenir sa mémoire et l’espoir d’une issue heureuse. « C’est difficile par rapport à un deuil. Nous, on ne peut pas faire le deuil, on espère qu’il soit vivant, j’y crois », reprend sa maman. Un portrait-robot d’un témoin a été diffusé. Il est consultable sur la page Facebook du groupe Je cherche Lucas. Un numéro de téléphone est également à disposition pour toute information (06.48.3605.01).
Les parents de Lucas sont habités par l’espoir, la douleur, le chagrin, l’angoisse, mais aussi la culpabilité. « Chaque jour, on se dit qu’on aurait dû faire comme ça, peut-être plus m’occuper de lui, parce que j’étais trop surchargée à m’occuper de mes trois enfants, de mon travail, de la tenue de la maison. On ne peut pas s’empêcher de culpabiliser, de se remettre en cause. »
Les deux parents s’accrochent à l’espoir. « Il y a forcément quelqu’un qui sait. Soit il a vu Lucas vivant, soit il a tapé Lucas avec une voiture et a transporté son corps », explique Eric alors que le découragement parfois les guette, que seul l’amour de leur enfant les maintient en éveil. « Je ne sais pas jusqu’à quand on va tenir, reprend Nathalie. Il y a des jours où je me dis qu’on va fermer les yeux et ne pas se réveiller. On est fatigués. Je ne veux pas imaginer mon fils adolescent toute ma vie… »