Notre-Dame-des-Landes: L'abandon du projet n'apporterait «aucune solution», estime Jean-Marc Ayrault
AEROPORT•L'ancien Premier ministre assure que «tous les obstacles ont été franchis» pour transférer l'aéroport...20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- «Renoncer (à Notre-Dame-des-Landes) serait un choix opportuniste, tactique», assure l'ancien Premier ministre dans un entretien au Monde.
- Une décision sur l'épineux dossier de l'aéroport est attendue d'ici à fin janvier.
L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault a assuré samedi que l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dames-des-Landes n’apporterait « aucune solution aux problèmes qui se posent » avec l’aéroport nantais actuel, dont l’agrandissement est selon des médiateurs nommés par le gouvernement une option envisageable.
Si la décision était prise d’agrandir Nantes-Atlantique, « il faudrait alors tout recommencer à zéro, relancer un débat et une enquête d’utilité publique, avec l’assurance de nouveaux recours (…) Cela veut dire qu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron aucun coup de pioche n’aura été donné », a déclaré Jean-Marc Ayrault dans un entretien au Monde, estimant que « renoncer (à Notre-Dame-des-Landes) serait un choix opportuniste, tactique. Ce ne serait pas un choix durable, stratégique ».
A l’inverse, « Notre-Dame-des-Landes est un projet qui est, lui, prêt à démarrer puisque tous les obstacles ont été franchis », a souligné l’ex-maire de Nantes.
« On n’est pas au Larzac »
Alors que l’eurodéputé José Bové a suggéré de s’inspirer du Larzac pour gérer la question de la Zad de Notre-Dame-des-Landes en cas d’abandon du projet, Jean-Marc Ayrault a jugé que la situation n’était pas comparable avec celle du plateau occitan dans les années 1980.
« On n’est pas au Larzac, il ne faut pas inventer des mythes ! Si les habitants de Notre-Dame-des-Landes ont voté très majoritairement contre le projet d’aéroport, ces mêmes personnes disent qu’en tout état de cause les zadistes devront s’en aller », a-t-il dit. « Des gens occupent des terrains et des maisons en toute illégalité, l’État ne peut pas l’accepter. Sinon, le doute s’installe, le discours sur les droits et les devoirs n’a plus de sens et il ne faut pas s’étonner de la montée des populismes », a ajouté Jean-Marc Ayrault.
Interrogé sur un risque d’échec de l'évacuation de la Zad, Ayrault a estimé que « si le gouvernement dit qu’il faut faire Notre-des-Landes, je pense que, hormis les plus radicaux, une partie des opposants respectera cette décision. Le climat sera différent et plus apaisé ».