Nantes: Les boutiques autorisées à ouvrir ce dimanche (mais c'est parti pour faire un flop)
SOLDES•Pour la première fois, les boutiques de l'agglomération nantaise pourront ouvrir le dimanche 14 janvier...Julie Urbach
L'essentiel
- Un accord conclu pour trois ans autorise une ouverture des commerces à Nantes les deux dimanches avant Noël, et pour la première fois, un troisième dimanche pendant l'année.
- Pour 2018, c'est la date du 14 janvier qui a été choisie.
- Mais de nombreux commerçants et galeries marchandes resteront finalement portes closes.
C’est une grande première sur l’agglomération nantaise. Alors que depuis 2014, un accord entre élus, commerçants et représentants de salariés autorise l’ouverture de certains commerces de Nantes métropole les deux dimanches avant Noël, un nouveau cap a été franchi. Cette année, pour la première fois, les commerces de toute l’agglo pourront ouvrir leurs portes un troisième dimanche, de 12h à 19h. Et c’est la date du 14, premier week-end des soldes d’hiver, qui a été choisie cette année.
« Une avancée significative», se félicite-t-on à la CCI Nantes-Saint-Nazaire. Mais qui risque fort de tourner au fiasco. Car si plusieurs magasins du centre-ville (Fnac, Galeries Lafayette…) ont orné leur vitrine de petites affiches annonçant cette nouveauté, tout le monde ne semble pas encore prêt à saisir cette « opportunité offerte aux commerçants et aux consommateurs ».
Galeries fermées
Il faut dire qu’ouvrir le dimanche nécessite de l’anticipation. C’est ce qui a manqué au centre commercial Beaulieu, qui affichera portes closes, à contrecœur. « L’accord a été décidé début décembre et l’arrêté municipal encore un peu plus tard, regrette Alexandre Morisseau, le directeur de la galerie. C’était trop court pour l’organisation des salariés, et en termes de communication. C’est dommage car même s’il y a moins d’engouement pour les soldes, ça reste un moment fort. »
Les galeries marchandes Paridis, Atout Sud, ou encore Atlantis resteront également fermées. « Nous n’avons pas eu le temps d’organiser un vote chez les commerçants et de toute façon, nous ne sommes pas favorables à cette ouverture de janvier, par conviction, indique Ludovic Leray, directeur du centre Atlantis. Nous ne demandions qu’un dimanche, en décembre, quand l’accessibilité au centre devient compliquée ce qui n’est pas le cas pendant les soldes. »
Rideaux baissés dans le centre aussi
Dans le centre-ville aussi, les passants risquent fort de se retrouver devant des rideaux baissés. Car les commerçants indépendants ne joueront pas tous le jeu, alors que ces ouvertures dominicales sont soumises au principe du volontariat. « On en a parlé entre nous et personne n’a voulu venir, indique une vendeuse d’une boutique de vêtements. Ethiquement ce n’est pas trop notre truc, ni celui de notre responsable. »
Nancy, à la tête d’un magasin de lingerie rue de la Marne, ne pense pas non venir travailler. Il faut dire que comme d’autres commerçants que 20 Minutes a rencontrés, elle n’était pas au courant de cette autorisation exceptionnelle. « Je suis déjà ouverte six jours sur sept et les clients ne viennent pas, constate-t-elle dans sa boutique vide. J’ai ouvert les deux dimanches de décembre, car il faut être commerçant ! Mais ça n’a vraiment pas été concluant… »