Strasbourg: Une pétition d'enseignants pour revenir la semaine de 4 jours
EDUCATION•Tandis que Colmar, non loin, y est repassé dès cet hiver, Strasbourg n'envisage pas (encore ?) un retour à la semaine de 4 jours à l'école, pour lequel milite justement un syndicat d'enseignants...Bruno Poussard
L'essentiel
- Si la ville de Colmar (70.000 habitants) vient déjà de repasser à la semaine de quatre jours, Strasbourg ne l’envisage pas, pour l’heure.
- Un syndicat d’enseignants a lancé une pétition fin décembre, contre une décision du maire dévoilée par courrier, plus tôt.
Colmar a fait vite. Du haut de ses 70.000 habitants, le chef-lieu du Haut-Rhin est repassé à la semaine de quatre jours dans les écoles dès cette rentrée hivernale, saisissant l’opportunité ouverte par le président Macron peu après son élection. Mais à Strasbourg, aucun changement n’est pour l’heure prévu. Et ce n’est justement pas du goût de tous.
Fin décembre, la branche départementale du syndicat d’enseignants Snuipp-FSU a ainsi lancé une pétition pour en finir avec la semaine de 4 jours et demi dès la rentrée 2018, visant à être désormais diffusée plus largement. Ce mercredi 10 janvier, elle compte un peu moins de 500 signatures. Conseiller syndical, Pierre Friedelmeyer justifie la démarche :
« « En début d’année scolaire, les conseils d’école de la ville - dans lesquels les enseignants et les parents d’élèves sont représentés - se sont massivement prononcés en faveur d’un retour à la semaine de 4 jours en septembre 2018. Mais le maire, lui, a déclaré dans un courrier aux écoles, en octobre, que rien ne bougerait avant 2019. » »
Une grande consultation attendue, mais pas encore lancée
Le représentant du syndicat le reconnaît, « la question est complexe » et « les avis partagés ». Mais Pierre Friedelmeyer répète : « On veut que les votes des conseils d'école soient pris en compte. » La municipalité a promis une grande consultation, auprès des conseils d’école et de spécialistes. Si elle n’a pas répondu à 20 Minutes, aucune date de lancement n’est avancée.
« Je pense qu’il faudrait arrêter de changer les rythmes à tout bout de champs, réagit Martina, sur la page Facebook de 20 Minutes Strasbourg. Cela coûte du temps et de l’argent qu’on n’aura plus pour améliorer l’école. » L’OCDE a également regretté ce retour en septembre. Pour sa part, le Snuipp-FSU du Bas-Rhin a demandé une audience auprès du maire Roland Ries. En vain, pour l’heure.
« Considérer les rythmes des enfants et plus les rythmes scolaires »
Afin de se faire un peu plus entendre, le syndicat a aussi édité un petit journal qui sera diffusé auprès des enseignants de la ville, après avoir demandé l’opinion des enseignants du département (allant dans ce sens) dès juin 2017. Au cœur de son argumentaire à l’encontre des 4 jours et demi : le peu de changements observés, selon lui, dans l’apprentissage chez les élèves ; les autres disciplines que le français et les maths un peu reléguées dans la rapidité de l’après-midi ; les frais de déplacements supplémentaires pour les enseignants ; ou le niveau d’exigence des activités périscolaires jugé inférieur à celui proposé par les enseignants.
En réaction à notre appel à contributions, Caroline s’exclame : « J’aimerais que les vacances soient réparties non pas en fonction des lobbys du tourisme, mais en tenant vraiment compte du bien-être de l’enfant. » La branche locale du syndicat d’enseignants rêve, elle, d’un projet qui considère les rythmes des enfants et plus les rythmes scolaires. Pierre Friedelmeyer termine :
« « On voudrait notamment une réflexion sur le samedi matin ou l'enchaînement de sept semaines de cours et deux de vacances. Mais tout cela ne peut pas être remis sur la table en un an. En attendant, on aimerait que l’avis des conseils d’école soit écouté. » »