REFUGIESLa barre des 100.000 demandes d'asile franchie en 2017

La barre des 100.000 demandes d'asile franchie en 2017 en France

REFUGIESIl s’agit d’une hausse « soutenue » même si « ce n’est pas un afflux massif »...
Des réfugiés dans le camp de Stalingrad, à Paris
Des réfugiés dans le camp de Stalingrad, à Paris - KALASHNIKOVA IRINA/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

En 2017, la barre des 100.000 demandes d’asile a été franchie en France, avec une forte hausse des dossiers déposés par des ressortissants d’Albanie et d’Afrique de l’Ouest, a indiqué ce lundi Pascal Brice, le directeur général de l’Ofpra.

Les demandes enregistrées par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides ont augmenté de 17 % l’an dernier, à 100.412 au total, après une progression de 6,5 % en 2016, a-t-il détaillé.

Il s’agit d’une hausse « soutenue » même si « ce n’est pas un afflux massif », a ajouté Pascal Brice, pour qui « cela confirme que la France est dans les tout premiers pays de la demande d’asile en Europe », notamment derrière l'Allemagne qui s’attend à un peu moins de 200.000 dossiers cette année.

L’Albane, premier pays d’origine des demandeurs d’asile en 2017

Pour avoir une vision exhaustive des arrivées en France, il faut toutefois ajouter à ces chiffres ceux des migrants n’ayant pas encore déposé leur dossier à l’Ofpra. La première étape de la procédure se fait en effet dans les préfectures, qui examinent si les personnes relèvent d’un autre pays européen pour leur demande (au titre du règlement « Dublin »).

Le « taux d’accord » (soit les demandeurs devenant réfugiés) a fléchi, passant de 38 % en 2016 à 36 % l’an dernier, dont 27 % accordés par l’Ofpra (soit près de 43.000 personnes), le reste provenant des recours devant la cour d’appel (CNDA).

L’an dernier, le premier pays d’origine des demandeurs d’asile a en effet été l'Albanie, pourtant sur la liste des « pays d’origine sûre », avec 7.630 demandes (hors mineurs accompagnants), soit une hausse de 66 %. L’Ofpra n’a accordé sa protection qu’à 6,5 % des demandeurs albanais.

Près de trois mois d'attente en moyenne

Deuxième pays d’origine, l'Afghanistan a représenté 5.987 demandes (+6 %). Viennent ensuite les ressortissants d’Haïti (stable à 4.934), puis les Soudanais (-24 % à 4.486), et les Guinéens qui ont été 3.780 à solliciter l’asile (+62 %).

Le tableau de la demande d’asile en 2017 se distingue en effet par une forte progression des ressortissants de pays d’Afrique de l’Ouest, notamment des Ivoiriens dont le nombre a plus que doublé (3.243). La hausse concerne aussi les ressortissants de République démocratique du Congo (+15 % à 2.941) et les Algériens (+24 % à 2.456).

Enfin, le délai moyen d’attente « est tombé à près de trois mois », a précisé Pascal Brice. Il a assuré que l’Ofpra « poursuit ses efforts pour atteindre en 2018 l’objectif des deux mois » fixé par Emmanuel Macron, « dans le strict respect des droits de chaque demandeur ».