TRANSPORTAprès un décembre noir, la ministre des Transports au chevet de la SNCF

Après un décembre noir, la ministre des Transports au chevet de la SNCF

TRANSPORTLa SNCF a fait face à une succession de pannes à Montparnasse et Saint-Lazare, et à une grande pagaille due à un afflux inattendu de voyageurs à Bercy la veille de Noël…
N.Sa avec AFP

N.Sa avec AFP

Ils avaient provoqué la colère de dizaines de milliers de passagers pendant les fêtes. Les dirigeants de la SNCF ont rendez-vous lundi au ministère des Transports pour une « réunion de travail » visant à tirer les leçons des incidents qui ont affecté les gares parisiennes en décembre.

« C’est un sujet de crispation ou d’incompréhension pour les voyageurs »

La SNCF a fait face à une succession de pannes à Montparnasse et Saint-Lazare, et à une grande pagaille due à un afflux inattendu de voyageurs à Bercy la veille de Noël. Fin juillet déjà, une défaillance de la signalisation avait paralysé Montparnasse pendant trois jours, en plein chassé-croisé estival.

« On a vécu une séquence qui a été désagréable pour tout le monde, où un certain nombre d’incidents ont fait la une de beaucoup de médias », a résumé la ministre des Transports Elisabeth Borne. « Evidemment, ces incidents, c’est un sujet de crispation ou d’incompréhension pour les voyageurs », a-t-elle confié.
« Ce n’est forcément pas satisfaisant pour moi - et je le dis clairement, je ne m’en satisfais pas -, les dirigeants de la SNCF ne s’en satisfont pas et, forcément, c’est aussi très pénalisant pour les cheminots, pour lesquels ce n’est pas agréable de voir leur entreprise pointée du doigt ».

Faisant publiquement part de son mécontentement dans une lettre au ton agacé envoyée entre Noël et le Nouvel An, elle a convoqué le patron de la SNCF Guillaume Pepy et le responsable du réseau, Patrick Jeantet, pour un grand débriefing. « Je leur ai proposé une réunion de travail, je pense qu’on en a besoin », a-t-elle précisé jeudi sur CNews.

La conséquence d’une grande vague de travaux

La plupart des incidents récents sont la conséquence d’une grande vague de travaux en cours sur le réseau classique, après des décennies de sous-investissements quand la SNCF - et les gouvernements successifs derrière elle - n’avait d’yeux que pour le TGV.

L’idée est de les éviter autant que possible, ou au moins d’en atténuer les effets, par exemple en détournant les trains vers d’autres gares. Et surtout de bien prévenir les passagers en cas de perturbation.
La SNCF devra, selon Elisabeth Borne, apporter « une attention particulière » à ce que les chantiers ne se traduisent pas par « une multiplication des incidents pour les voyageurs du quotidien », et veiller à ce « que les conséquences de ces travaux soient pleinement prévisibles et annoncées ».

Guillaume Pepy ne risque pas son poste

La ministre et les dirigeants de la SNCF - qui se sont vus plusieurs fois sur le terrain ces derniers jours - pourront aussi évoquer l’avenir du modèle ferroviaire français, qui fait l’objet d’un rapport confié à l’ancien patron d’Air France, Jean-Cyril Spinetta. Le texte doit être rendu à la fin janvier, et aider à (re) définir le rôle du chemin de fer tel qu’il sera précisé dans une loi d’orientation des mobilités promises pour avril.

En attendant, Guillaume Pepy, président du groupe depuis bientôt dix ans, aura essuyé une tempête de plus dans sa longue carrière au sein de la SNCF. S’il n’a pas vraiment risqué son poste, il a dû une fois encore faire amende honorable et promettre des améliorations, mettant en avant de bons chiffres de fréquentation et l’arrivée prochaine de nouveaux services.