FAITS DIVERSAprès l’accident de Millas, l’heure est au recueillement

Accident de Millas: Le village de Saint-Féliu-d'Aval se recueille dans la douleur

FAITS DIVERSUn rassemblement a eu lieu près de la mairie et une messe a été dite pour les victimes...
Une messe à Saint-Feliu d'Avall, le 17 décembre 2017, en hommage aux victimes de l'accident de car. AFP PHOTO / RAYMOND ROIG
Une messe à Saint-Feliu d'Avall, le 17 décembre 2017, en hommage aux victimes de l'accident de car. AFP PHOTO / RAYMOND ROIG - AFP
Delphine Bancaud

D.B. avec AFP

Cette journée de dimanche a été celle du recueillement au village de Saint-Féliu-d’Avall (Pyrénées-Orientales). Après la violente collision entre un autocar scolaire et un train régional ayant fait cinq morts jeudi parmi les jeunes passagers du bus, une messe a été dite pour les victimes ce dimanche et un rassemblement a eu lieu.

L’enquête se poursuivait dans le même temps pour déterminer la position des barrières du passage à niveau où Alan, Loïc, Ophélia, Yonas, Diogo ont perdu la vie jeudi. Des témoignages indiquent que « la barrière était fermée et d’autres qu’elle était ouverte », selon le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, en charge des investigations.

Le pronostic vital de six collégiens reste engagé

La conductrice du car, blessée dans l’accident, a assuré que les barrières étaient « levées » lors de sa traversée des voies à Millas. En revanche, le conducteur du train affirme que ces barrières étaient fermées. Le procureur de la République tiendra une réunion d’information à l’intention des parents des enfants victimes de l’accident mardi à 15h au TGI de Perpignan, afin de les tenir informés « des investigations en cours et du déroulement de l’enquête », a annoncé à l’AFP Xavier Tarabeux.

Il s’agit d’un des accidents les plus meurtriers impliquant un transport d’enfants depuis 1982. Sur les 18 collégiens blessés, le pronostic vital de six reste engagé.

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« Ma petite fille, elle pleure tout le temps »

Dimanche matin, un vent froid balayait le bourg de Saint-Féliu-d’Avall, d’où sont originaires toutes les victimes. Une messe a eu lieu en matinée, avant un rassemblement près de la mairie en milieu de journée. L’émotion est immense à quelques jours des fêtes de Noël. Sophie Ringue est venue avec un bouquet de fleurs : « Y’a pas de mots. Toute la région est touchée. Je rends hommage à tous ces enfants. Ça me fait vraiment très mal au cœur. Ça pourrait être mon fils. J’ai quatre enfants. Je ne pourrais pas accepter, c’est très, très dur pour les parents ».

« C’était un petit copain d’école de ma petite fille, il y a aussi une petite copine qui venait chez moi avec elle le mercredi, elle est à l’hôpital, elle a le bassin fracturé », ajoute-t-elle. « Ma petite fille, elle pleure tout le temps, elle veut plus prendre le car. Demain (lundi) matin, ma fille va l’amener à l’école et il faudra qu’elle l’amène tous les jours, maintenant elle ne veut plus prendre le bus, elle est traumatisée ». « Moi, je ne dors plus la nuit. Hier (samedi) soir, je rentrais et je pleurais dans la voiture », témoigne encore Mme Rascioni.

Des mots, des fleurs, des prières

Accrochés aux grilles de la mairie, des bouquets de fleurs blanches et des livres de condoléances sur lesquels on peut lire : « Des mots, c’est tout ce qu’on peut apporter… Dérisoires devant notre détresse. Nous pensons à vous tous qui êtes détruits par cette catastrophe ». Il y a aussi un dessin d’enfant au crayon de papier avec un cœur transpercé de roses. Et ce message : « Je penserai toujours à vous et vous resterez toujours dans mon cœur ».

Les gens sont venus de toute la région comme Josiane Gouttefarde, une grand-mère venue de Perpignan : « Je me mets à la place de tous ces gens qui ont perdu leurs enfants ou leurs petits-enfants et cela aurait pu être le mien ». Une veillée de prières présidée par l’évêque de Perpignan Mgr Norbert Turini dans l’église du village trop petite pour accueillir la foule a clôturé la journée. Plus d’une centaine de personnes a pu suivre la cérémonie sur l’écran installé devant l’édifice.

« Il y a des jours où les mots n’existent plus, seule la présence peut réconforter », a déclaré Mgr Turini après avoir égrené les noms des petites victimes.