Le futur bâtiment de Sciences Po Strasbourg portera-t-il le nom de Simone Veil?
FEMINISME•L’université de Strasbourg a demandé aux futurs occupants d’un grand nouveau bâtiment de proposer leurs idées de noms, dont Sciences Po, où un collectif milite pour celui de Simone Veil…Bruno Poussard
L'essentiel
- Avec deux autres organisations étudiantes, Sciences Po Strasbourg doit déménager pour la rentrée 2019.
- Mais le nom du futur grand bâtiment n’est pas encore acté et les trois composantes sont appelées à donner leurs idées.
Dans l’enceinte de l’Hôpital civil, les pôle d’administration publique de Strasbourg (PAPS) et pôle de compétence en propriété intellectuelle (PCPI) sont bien en travaux. Mais le futur bâtiment n’a pas encore de nom. Pour cela, l’université a proposé à ses trois futurs occupants – Sciences Po Strasbourg, l'Institut de préparation à l'administration générale (Ipag) et Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle (Ceipi) – de donner leurs idées. Avec mercredi pour deadline.
Plus important en termes d’effectifs, l’Institut d’études politiques a pour sa part décidé de solliciter ses étudiants, enseignants et personnels administratifs. Au début du mois, des urnes ont été installées sur ses trois sites pour récolter les noms possibles. Tous seront soumis à un débat puis un vote (à main levée) en amphithéâtre ce lundi à 18 h.
Une volonté de féminiser les noms des édifices et rues
Et un nom – au milieu de nombreuses idées – revient souvent ces derniers jours à Sciences Po Strasbourg. Celui de Simone Veil, décédée puis intronisée au Panthéon au début de l’été, et notamment connue, dans l’histoire, pour la dépénalisation de l’avortement en 1974 en tant que ministre de la Santé.
Pour le défendre, le Collectif copines, association étudiante féministe (mais mixte et militante contre toutes les discriminations), a même rédigé une tribune, signée par des dizaines de personnes. Dans une volonté de féminiser les noms d’édifices publics (comme les rues), en très grande majorité masculins !
« Très peu ont des noms de femmes, on veut remettre les choses à leur place. On a choisi un nom qui fait consensus, d’autant qu’elle a œuvré pour l’amitié franco-allemande », explique la présidente Jeanne Robles, étudiante en deuxième année.
L’université décisionnaire après les propositions diverses
Après ce vote de tous les membres de Sciences Po Strasbourg intéressés, une (ou plusieurs) proposition(s) sera/seront ensuite formulée(s) aux instances décisionnaires de l’université. La date de son choix final n’est pas encore actée, mais une réunion pourrait avoir lieu dans la semaine.
Les autres futurs occupants des bâtiments, le Ceipi et l’Ipag sont aussi invités à transmettre les leurs d’ici mercredi. A l’issue des travaux, Sciences Po espère notamment entrer dans ces nouveaux locaux en septembre 2019.