Discriminations: Près de 90% des personnes LGBT se disent «intégrées» au travail, selon une étude
IFOP•En revanche, environ 30% des personnes LGBT interrogées expliquent avoir déjà constaté des discriminations contre les personnes homosexuelles dans l'entreprise...D. D.
L’Institut français d’opinion publique (Ifop) présentera ce soir à la mairie du Paris les résultats d’une grande enquête menée avec l’association L’Autre Cercle sur les questions LGBT dans le monde du travail. Le site d’informations en ligne franceinfo en a dévoilé ce jeudi les premiers résultats.
Ainsi, selon l’Ifop, près de 89 % des personnes lesbiennes, gays et bisexuelles, ainsi que 72 % des personnes transgenres se disent « bien intégrées » dans leur travail. Mais, parmi ces mêmes personnes interrogées 30 % expliquent avoir déjà constaté des discriminations à l’égard de personnes homosexuelles dans l’entreprise. Un chiffre à comparer avec les 9 % d’hétérosexuels interrogés qui disent avoir déjà constaté de telles discriminations.
Les hommes gays et bisexuels plus à l’aise que les femmes dans l’entreprise
Les moqueries de la part des collègues sont les principales discriminations subies par les personnes LGBT (60 % des répondants LGBT), suivi de la mise à l’écart de la part de collègues (31 %) et d’une inégalité dans le déroulement de la carrière (29 %).
Pour ce qui est du « coming out », le fait de dévoiler publiquement son identité LGBT, sur le lieu de travail, ce sont les hommes gays et bisexuels qui sont les plus à l’aise. 75 % des hommes gays ou bisexuels se rendent ainsi « visibles » explique l’étude relayée par franceinfo, contre 64 % des femmes.
Un « double plafond de verre » pour les femmes LGBT
Pour les auteurs de l’étude, il s’agit là d’un indice d’un « double plafond de verre » dans le monde du travail pour les femmes lesbiennes et bisexuelles, à savoir une difficulté à la fois en tant que femme et en tant que minorité sexuelle.
Autre enseignement de l’Ifop : 73 % des LGBT éviteraient de parler de leur vie privée au travail afin de rester « invisible ». 14 % d’entre eux feraient même croire qu’ils sont hétérosexuels.
L’étude de l’Ifop se base sur un échantillon de 6 698 personnes, travaillant au sein d’organisations du secteur public ou privé, signataires de la charte LGBT Autre cercle, ont été interrogées, dont 79 % de personnes hétérosexuelles, 17 % de LGBT, 54 % de femmes, 45 % d’hommes. Les répondants travaillent à 47 % en Île-de-France, à 53 % dans d’autres régions, ils sont à 91 % en CDI, à 9 % en CDD, travaillent à 62 % dans le public et à 38 % dans le privé.