Notre-Dame-des-Landes: Les médiateurs plaident pour une évacuation rapide de la ZAD
AEROPORT•« Pour la mission, le principe du retour à l’état de droit s’impose […] quelle que soit l’option retenue », écrivent les médiateurs…Julie Urbach
L'essentiel
- Si le rapport n’émet pas d’avis tranché sur le projet en lui-même, il préconise « le principe du retour à l’état de droit ».
- Aucune stratégie n’est avancée pour procéder à l’évacuation de la ZAD, occupée par plusieurs centaines d’opposants au projet.
C’est peut-être l’un des seuls aspects clairement tranché. Alors que les trois médiateurs ont remis ce mercredi midi leur rapport, qui doit aider le gouvernement à se positionner sur l’épineux dossier de Notre-Dame-des-Landes, la question de la ZAD est évidemment évoquée. Une évacuation rapide y est recommandée, et ce quel que soit le choix que fera Emmanuel Macron d’ici à fin janvier.
« Pour la mission, le principe du retour à l’état de droit s’impose dans les mêmes termes, sinon selon les mêmes modalités pratiques, quelle que soit l’option retenue, dès la décision gouvernementale », est-il écrit dans le rapport. Les médiateurs jugent que le maintien de la situation actuelle « obérerait toute possibilité rapide de retour à une situation apaisée ».
Si l’évacuation du site de 1.650 hectares (qui s’était soldée par un échec en 2012 lors de l’opération César) s’annonce délicate, le rapport ne donne aucune préconisation sur la façon de procéder. La mission estime qu’il n’est « pas de son ressort de préconiser ni de rendre publique des stratégies d’intervention des forces de l’ordre ». Elle n’a pas non plus évalué le coût d’une telle opération.
« Une vraie difficulté »
Le patron de La République en marche, Christophe Castaner, a estimé la semaine dernière que la ZAD, occupée par 200 à 300 opposants au projet serait « une vraie difficulté » et « fait partie des éléments » à prendre en compte. L’opération pourrait mobiliser des milliers de forces de l’ordre, alors que les zadistes ont déjà prévenu qu’ils n’avaient de toute façon pas l’intention de quitter les lieux. Il y a un an, des milliers d’opposants y avaient planté des bâtons, menaçant de revenir les chercher quand cela sera nécessaire. Emmanuel Macron avait quant à lui annoncé, lors de sa campagne, qu’il n’y aurait pas de « brutalité ».
« Vis-à-vis de la préparation d’actions violentes organisées, c’est à la fois les moyens juridiques de l’Etat ainsi que l’acceptation par la société de l’usage de la force publique pour la défendre, qu’il s’agit d’interroger, jugent les médiateurs. A cet égard, un retour d’expérience semble indispensable afin d’anticiper la reproduction de phénomènes zadistes d’envergure comparable. »