LOGEMENTDouche, picots... Mobilisation en ligne contre les dispositifs anti-SDF

Douche, picots, plans inclinés... Les internautes se mobilisent pour dénoncer les aménagements «anti-SDF»

LOGEMENTLa fondation Abbé Pierre a lancé un site pour inciter les internautes à dénoncer les aménagements urbains «anti-SDF»...
M.B et H.S avec AFP

M.B et H.S avec AFP

L'essentiel

  • Un hashtag #soyonshumains a été lancé en paralèlle de l'action menée ce mercredi à Paris par la fondation Abbé Pierre.
  • Douche automatique, picots, plans inclinés... Les aménagements anti-SDF se multiplient.
  • Selon l'association, le nombre de personnes sans domicile fixe a augmenté de 50% entre 2001 et 2012.

Douche automatique, picots, plans inclinés : pour dénoncer les dispositifs urbains anti-SDF, la Fondation Abbé Pierre et Emmaüs Solidarité ont lancé le hashtag #soyonshumains et collé des affiches dans plusieurs lieux en France qui ont mis en place ce genre de mobilier pour empêcher les sans-abri de s’installer.

« Offrons-leur un logement décent »

« Ce n’est pas parce qu’on n’a plus rien qu’on n’a pas le droit de se reposer, de se laver, d’aller aux toilettes », a déclaré Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre devant une agence de la banque LCL en plein cœur de Paris, où une soixantaine de bénévoles s’activaient à coller des affiches sur les murs et les fenêtres, scandant « Au lieu d’empêcher les SDF de dormir ici, offrons-leur un logement décent ailleurs ».

Devant cette banque, des picots empêchent quiconque de s’asseoir ou de s’allonger le long des fenêtres. La fondation a lancé également un site internet, soyonshumains.fr, ainsi qu’un hashtag #soyonshumains, où chaque citoyen est appelé à photographier et poster des photos de dispositifs anti-SDF pour les répertorier.

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A Metz également, des panneaux ont été collés sur des bancs, la devanture d’une banque, d’un magasin et d’un cinéma dès sept heures par une quinzaine de militants de la Fondation.

« Montrer l’ampleur du phénomène »

Pour l’heure, une centaine de photos ont été diffusées via Twitter le site internet de la fondation, prises à Paris, Marseille, Montreuil, Lyon et Montpellier. Joint par téléphone, Christophe Robert développe : « On a voulu donner la possibilité aux citoyens de donner à voir de l’ampleur de ce phénomène. Pour montrer que ce ne sont pas des initiatives isolées mais que cette invisibilisation des sans-abri s’était accentuée. C’est aussi pour les internautes qui participent et participeront une manière de s’engager ».

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Il s’agissait de dénoncer les aménagements mis en place sur le mobilier urbain « pour empêcher les sans-abri de se poser, de s’allonger, de trouver un moment de trêve » et plaider pour « un accès direct des personnes à la rue à un logement », ajoute Véronique Etienne, directrice de la fondation Abbé Pierre dans le Grand Est.

Situation « inacceptable »

« Dans notre système, on traite la santé, le logement, l’emploi… Alors que si on prend une personne dans son intégralité on peut faire un accompagnement global », a-t-elle ajouté, jugeant « inacceptable que dans la cinquième puissance mondiale, il y ait encore des sans-abri et qu’on peine à mettre en place les solutions qui existent ».

« Quand la nuit est chaude, pas mouillée, ils sont souriants, décontractés. Quand la nuit est humide et froide, qu’ils ont été virés, on les voit complètement défaits, cassés », a relaté Patrice Ravaine, bénévole retraité dans un accueil de jour fréquenté par quelque 150 personnes. « Je sens plus de résignation que de révolte », a commenté ce bénévole messin.

Nombre de SDF en hausse

Deux autres lieux du très chic centre de la capitale ont été recouverts d’affiches : ici parce qu’une douche se déclenche dès qu’une personne sans badge franchit le porche d’un garage d’une copropriété, et là parce que des plans inclinés installés devant un bâtiment de la chambre du commerce et de l’industrie évitent aux passants de s’asseoir.

Bruno Morel, directeur d’Emmaüs Solidarité, a voulu alerter sur « l’état d’épuisement dans lequel les personnes arrivent dans les centres », dénonçant ces « insupportables » dispositifs urbains. Selon la fondation Abbé Pierre, le nombre de personnes sans domicile fixe a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012, et plus de 2.000 personnes meurent dans la rue chaque année en France.