Nice: Valises, passage, bruit… Dans la capitale azuréenne, Airbnb ne fait pas l’unanimité
VOISINAGE•Certains riverains niçois se plaignent du comportement des clients de cette plateforme…Mathilde Frénois
L'essentiel
- Après Paris, Nice se classe en tête des locations, avec 10.600 annonces disponibles.
- Une arrivée de voyageurs dans les immeubles de la capitale azuréenne qui cause des désagréments.
Depuis quelques semaines, Alice peut souffler. « Mais cet été, c’était l’horreur », râle-t-elle encore, anticipant déjà la saison prochaine. Avec l’apparition des vacances, cette Niçoise voit débarquer, chez ses voisins, des touristes qui ont réservé un hébergement sur Airbnb. « Il y a un passage incessant. On ne sait pas qui sont ces gens qui défilent, explique-t-elle. Du fait qu’ils payent, ils n’ont pas de respect : ils font du bruit, mettent la musique, vont et viennent. Ça nous embête. »
Et pour cause. Cette année, 196.000 voyageurs, de 131 nationalités différentes, ont débarqué à Nice pour louer un Airbnb. Après Paris, la capitale azuréenne se classe en tête des locations, avec 10.600 annonces disponibles.
Dans les Alpes-Maritimes, 31.500 annonces sont mises en ligne sur Airbnb. En 2017, la plateforme a enregistré 584.000 arrivées de voyageurs dans le département pour un impact économique évalué à 560 millions d’euros. Si un tiers de ces locations est accaparé par Nice, Cannes est la 2e destination azuréenne pour ces vacanciers adeptes de l’économie collaborative : 7.600 annonces sont postées sur le site pour 85.000 voyageurs à Cannes.
Des valises et des voisins
Sylvie fait partie de ces propriétaires qui ont fait le choix de publier une annonce sur la plateforme. Elle loue un appartement dans le Vieux-Nice. Mais après un an et demi de « lit cassé » et de « rideaux arrachés », elle a stoppé l’expérience : « Les gens viennent en vacances pour faire la fête et ça dérangeait les enfants d’à-côté pour dormir. On loue maintenant à l’année. » Comme les voisins de Sylvie, à Nice, Chantal peste contre « les roulements des valises », Ugo contre « l’ascenseur trop souvent occupé », Luc contre ses voisins qu’il « ne connaît plus » : « On est surpris par qui va ouvrir la porte d’en face, dit-il. Une fois c’est une famille d’Allemands, une autre un couple d’Anglais. »
Mais certains ne trouvent rien à redire de ces vacanciers qui intègrent leurs murs. « Il y en a plein dans mon immeuble et je ne m’en rends pas compte. Pour moi, ça ne change rien. Et puis Airbnb, c’est pratique quand on voyage », assure Nicolas qui habite place Rossetti, lieu de convergence des touristes dans le Vieux-Nice.