Lyon: Des traditionalistes veulent faire annuler le projet de reconversion de l'Eglise Saint-Bernard
JUSTICE•L’association « Les amis du Bon Pasteur et de Saint-Bernard » a saisi le tribunal de grande instance de Lyon, contestant le projet de la ville de Lyon qui consiste à transformer l’édifice désaffecté en centre d’affaires…Caroline Girardon
L'essentiel
- Des catholiques traditionalistes ont déposé un recours devant le tribunal de Grande Instance de Lyon pour faire annuler le projet de reconversion de l’église Saint-Bernard.
- L’édifice désacralisé depuis 1999 et fermé depuis 2004 doit être transformé en centre d’affaires.
- L’association « Les amis du Bon Pasteur et de Saint-Bernard » estime que la Ville de Lyon n’a pas respecté les volontés testamentaires du donateur qui leur avait cédé le terrain.
La ville de Lyon n’aurait-elle pas respecté un testament datant de presque deux siècles ? C’est la question à laquelle devra répondre le tribunal de Grande instance de Lyon, saisi vendredi par l’association «Les amis du Bon Pasteur et de Saint-Bernard ». Ce groupe de catholiques traditionalistes s’oppose au projet de reconversion de l'église Saint-Bernard, présenté en juin 2016 par la ville de Lyon.
L’édifice qui n’a jamais servi puisqu’il n’a pu être achevé, faute de moyens financiers suffisants, a été désacralisé en 1999, puis fermé définitivement en 2004 par Monseigneur Barbarin, l’archevêque de Lyon. La ville a entrepris dès lors de le transformer à l’horizon 2019 en centre d’affaires, accueillant des bureaux, des jardins en terrasse et un restaurant. Sauf que l’idée est loin de séduire certains fidèles, bien décidés à faire capoter le projet.
« La ville ne peut pas entraver ce testament »
« Le terrain (une parcelle située montée Saint Sébastien) a été cédé à la ville de Lyon vers 1850 dans le but d’y construire une église afin d’y célébrer le culte catholique et d’y concevoir une paroisse pour les canuts », rappelle Nicole Hugon, la présidente de l’association.
« Le propriétaire avait ajouté une clause dans son testament obligeant la ville à y célébrer des messes à perpétuité pour lui et pour les membres de sa famille. Aujourd’hui, la Ville ne peut pas entraver ce testament », estime-t-elle, précisant que ces conditions avaient été approuvées dans leur intégralité lors du conseil municipal du 23 novembre 1858.
25 demandes de rachat ou de cessation de bail refusées
Selon Nicole Hugon, ancienne candidate FN à la mairie du 5e arrondissement de Lyon, la désaffection de l’édifice ne change rien. Entre 2004 et 2016, « Nous avons effectué vingt-cinq demandes de rachat ou de demandes de bail emphytéotique auprès de la municipalité pour y installer une communauté (la fraternité sacerdotale Saint-Pie X). Elles ont toutes été refusées », appuie-t-elle. Plutôt que donner l’église aux traditionalistes, la Ville a préféré céder le bail à un promoteur immobilier.
« Elle a clairement enfreint les volontés du donateur. Comme elle l’a fait pour l’Hôtel-Dieu ou l’hôpital Debrousse. Mais personne ne dit rien », accuse la présidente de l’association, déterminée à obtenir gain de cause et à faire stopper le projet dont le permis de construire n’a pas encore été déposé. La ville de Lyon que nous avons contactée, n’était pas joignable.