SOCIETEDe jeunes migrants hébergés dans une église marseillaise

Marseille: De jeunes migrants hébergés dans une église... «Nous souffrons parce que nous n'avons pas d'abri»

SOCIETEIls doivent quitter l'église ce mercredi matin, après une nuit passée sur place...
Jean Saint-Marc

J.S.-M. avec AFP

L'essentiel

  • Une quarantaine de mineurs isolés ont passé la nuit dans une église marseillaise.
  • Ils dénoncent le manque de prise en charge par le conseil départemental.

Pour une fois, ils ont passé une nuit au chaud. Une quarantaine de jeunes migrants, accompagnés de leurs soutiens, ont passé une nuit dans une église sur le Vieux Port de Marseille, ce mardi.

Après cet accueil « en accord avec [l’archevêque de Marseille] Monseigneur Pontier », ces jeunes sans abri devront quitter l’église Saint-Ferréol, qui n’est « pas équipée pour pouvoir héberger longtemps des personnes », a précisé son recteur, Steves Babooram.

« L’Eglise n’est pas indifférente au sort des jeunes et des moins jeunes », a déclaré le prélat, sous les applaudissements des militants et des jeunes migrants. Le département des Bouches-du-Rhône et les autorités doivent « se mettre en mouvement et entendre ce cri », a-t-il ajouté.

« La nourriture est souvent périmée, j’ai mal au ventre »

Des CRS ont été positionnés autour du bâtiment où une pancarte proclame la « solidarité sans frontières avec les minots », tandis qu’à l’intérieur, plusieurs dizaines de migrants africains, parfois adolescents, avec leurs maigres affaires dans des sacs, ont écouté la messe en silence.

Des dizaines de soutiens, issus de collectifs et d’associations comme RESF et Médecins du Monde, se sont ensuite affairés pour servir des pizzas et tenir la nuit.

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« Nous souffrons, parce que nous n’avons pas d’abri ni d’hébergement, nous demandons de nous aider, de nous loger, de nous scolariser, de nous suivre de près et de nous soigner vraiment », explique l’un de ces migrants, Joseph, 16 ans.

A Marseille, plusieurs dizaines d’adolescents et d’enfants migrants, qui ont droit à la protection du département, sont pourtant livrés à eux-mêmes, dénoncent régulièrement les associations. Nombre d’entre eux dorment dehors dans les environs de la gare Saint-Charles.

« On demande au département de faire son boulot »

Comme d’autres, Ousmane, un Ivoirien de 16 ans, explique avoir bénéficié d’une ordonnance de placement, prononcée par un juge des enfants, qui devrait lui permettre de bénéficier d’un toit. Dans les faits, il se dit baladé entre Toulon et Marseille, où une association lui offre seulement trois repas par semaine. « Je reste dehors, je me débrouille avec la gentillesse de certaines personnes qui nous donnent de la nourriture. C’est souvent périmé, et j’ai mal au ventre », témoigne-t-il.

D’une manière générale, la situation de ces mineurs qui arrivent sans leur famille en France est dénoncée par le Défenseur des droits. Le gouvernement a annoncé récemment sa volonté de reprendre la main sur une partie de leur prise en charge.

A Marseille, les militants dénoncent le manque d’écoute des autorités : « on demande au département, qui est hors-la-loi, de faire son boulot », résume Anne Gautier, membre de RESF et du collectif Soutien aux migrants 13.