IDENTITEVIDEO. Transgenres: Quand la transition se fait sans heurt

VIDEO. Transgenres: «Le risque quand on fait sa transition, c’est que les proches s’en aillent»

IDENTITEA l’occasion d’une soirée sur la transidentité sur France 2, « 20 Minutes » a donné la parole à Léo, qui est en train de changer de genre et sa compagne Clem qui le soutient…
Oihana Gabriel

Oihana Gabriel

L'essentiel

  • Ce mercredi soir, France 2 propose une soirée débat autour de la transidentité avec notamment un téléfilm sur un couple dans la tourmente pendant la transition du mari.
  • L'occasion de dresser le portrait d'un autre couple qui a vécu également une transition, mais avec délicatesse et soutien.
  • En effet, quand Léo a rencontré Clem, il avait un prénom féminin, mais sa compagne l'a accompagné pendant sa transition toujours en cours.

Quand Marielle découvre son mari Paul en robe, perruque et boucles d’oreille, elle s’effondre. France 2 ouvre, ce mercredi, sa soirée spéciale dédiée à la transidentité en partenariat avec 20 Minutes avec un téléfilm dans lequel un couple marié depuis vingt ans va affronter cette « Epreuve de l’amour ».



Une nouvelle illustration de cette période parfois compliquée quand un couple se retrouve face au changement de genre. Mais dans la réalité, cette transition n’est pas toujours baignée de larmes.

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Retrouvez le glossaire de la transidentité

Double coming out

Léo s’estime chanceux. Quand il a rencontré sa compagne actuelle, Clem, il avait un prénom féminin. C’était il y a trois ans et demi. Et c’est en équipe qu’ils ont vécu la transition de Léo. « Quand j’ai fait mon coming out trans, ça faisait quatre mois qu’on était ensemble. Ce n’était pas simple pour mes parents : d’abord je leur explique que je suis avec une fille et quelques mois plus tard, qu’en fait, je ne suis pas une fille », ironise le jeune homme de 21 ans.

Clem et Léo vivent à distance pendant deux ans… avant de s’installer ensemble à Paris il y a un an. « Avec elle, ça a été simple, elle a tout de suite adopté les bons prénoms et pronoms », se remémore Léo. Pour eux, la transition s’est faite délicatement. Si bien que Léo n’en a pas de souvenir précis. « J’avais parlé des problèmes de genre avant », croit savoir Léo. « Non la première fois, c’était trois mois après qu’on s’est mis ensemble », sourit sa compagne.

Une transition sans heurt

Léo s’est coupé les cheveux, mais n’a pas changé l’intégralité de sa garde-robe… « Je n’étais pas la personne la plus féminine du monde, il n’y pas eu un gros changement du jour au lendemain, précise-t-il. Et puis nous étions dans une situation atypique, puisque nous avions une relation amoureuse à distance. Le quotidien se faisait par téléphone et internet. Et surtout, je suis resté la même personne, mes hobbies, mes passions, nos sujets de conversation aussi. »

Même son de cloche du côté de Clem, qui a vécu cette période de transition aux premières loges. « Au début de notre relation, il m’a expliqué qu’il pensait être bigenre, raconte-t-elle. Je lui ai demandé comment il voulait que je l’appelle. Quelques mois après, il m’a dit qu’il était uniquement un homme. » Une décision respectée par Clem. « Mais j’ai mis trois mois pour arrêter de dire "elle" dans ma tête », avoue la jeune-fille.

Qui promet que leur quotidien n’a en rien été chamboulé. « Qu’on soit une fille ou un garçon, ce qui nous est arrivé dans la journée, ça reste la même chose. Sauf qu’avant il me disait, je suis allé à Carrefour et qu’aujourd’hui il ajoute "et la vendeuse m’a appelé Monsieur, c’est chouette" ». Le seul vrai changement est d’ordre pileux : « depuis début 2017, il prend des hormones et commence à avoir de la barbe, dont il est très fier d’ailleurs », s’amuse Clem.

Un soutien précieux

Pour Clem, accompagner le choix de Léo est une évidence. « Je pense qu’il aurait fait avec ou sans moi cette transition, mais ça aurait été plus dur, solitaire et triste sans personne pour le soutenir. »

Une aide précieuse pour Léo. « Le risque quand on fait sa transition, c’est que les proches s’en aillent. C’est déjà pas facile quand on est entouré, mais alors seul je n’ose imaginer… Cela fait du bien d’avoir quelqu’un pour m’accompagner chez l’endocrino ou le psy ! » Et Léo a l’impression que son couple solide peut rassurer ses parents : ni cette relation amoureuse, ni sa transition ne sont des passades !

« Ils ont mis trois ans à m’appeler Léo »

Car si Clem n’a posé aucun problème, faire accepter à sa famille un changement de genre n’a pas été simple. « Ils ont mis trois ans à m’appeler Léo, résume-t-il. En juin dernier, on a fait un repas de famille pour les 18 ans de mon frère. Ma grand-mère maternelle est arrivée en me disant j’ai une surprise pour toi, à partir de maintenant je vais t’appeler Léo tout le temps. Depuis, ils font tous des efforts et se corrigent d’eux-mêmes. Globalement, je fais partie des chanceux, personne dans ma famille ne m’a rejeté. Et des ados qui se retrouvent à la rue après leur coming-out, on en connaît… »

Le jeune couple espère lutter contre les clichés. La transidentité, inacceptable pour les personnes âgées ? « Les personnes qui m’ont le plus aidé, ce sont mes grands-parents », confie Léo. Comment on explique à un enfant le changement d’identité ? « Avec les frères et sœurs plus jeunes de Clem, tout s’est très bien passé aussi, rétorque-t-il. Pour un enfant de huit ans, c’est simple, c’est juste que je préfère être un garçon. »

Et Clem de conclure sur un message d’espoir. « J’aimerais dire à tous les trans qui ont peur de finir seuls, moi j’ai été avec Léo avant qu’il fasse sa transition. Je l’ai présenté à mes parents. Et ma famille nous accepte, nous aide. Il y a toujours des gens biens pour vous soutenir. »

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« Soirée continue fiction suivi d’un grand débat en direct "Transgenres : la fin d’un tabou ?" à partir de 20h55 le 22 novembre