FIN DE VIELa question de l’arrêt des soins de Vincent Lambert se pose à nouveau

Les proches de Vincent Lambert à nouveau appelés à se prononcer sur l’arrêt, ou non, des soins

FIN DE VIEPour la quatrième fois depuis 2008, le CHU de Reims va demander aux proches de Vincent Lambert s’il faut le maintenir en vie, ou non…
Le CHU de Reims, où se trouve Vincent Lambert, le 27 juin 2015.
Le CHU de Reims, où se trouve Vincent Lambert, le 27 juin 2015. - AFP
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

L'essentiel

  • Vincent Lambert est dans un état de conscience minimale depuis 2008.
  • Ses proches se déchirent, depuis, pour savoir s’il faut le maintenir en vie.
  • Pour la quatrième fois, le CHU a décidé de les entendre à ce sujet.

Par petits groupes séparés. Et à des dates différentes. Histoire de ne jamais se croiser. Les proches de Vincent Lambert sont convoqués, dans les prochains jours, par le CHU de Reims (Marne) pour se prononcer sur le maintien en vie, ou pas, de ce patient de 41 ans tétraplégique et dans un état de conscience minimale depuis un accident de la route survenu en septembre 2008.

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Neuf ans après cet accident, il s’agit de la quatrième procédure collégiale engagée par l’établissement hospitalier afin de déterminer s’il faut arrêter l’alimentation et l’hydratation, seuls soins qui permettent encore à Vincent Lambert de vivre aujourd’hui. Et, comme pour les trois premières, rien n’indique qu’elle permettra d’aboutir à une décision consensuelle.

« Pour nous, Vincent Lambert n’est pas malade »

« Cela ne débouchera sur rien…, pronostique déjà François Lambert, le neveu du patient qui est favorable à l’arrêt des soins. Si le CHU me donne raison, les parents contesteront la décision en justice. Sinon, c’est moi qui la contesterais. »

Interrogé par 20 Minutes, Jean Paillot, l’avocat des parents du patient, opposés à l’arrêt des traitements, confirme, en effet, que ses clients ont rendez-vous à Reims le 27 novembre. Et qu’il prévoit déjà de rédiger un recours (un référé liberté) à dégainer immédiatement si une décision d’arrêt des soins devait être prise par Vincent Sanchez, le médecin à l’origine de cette nouvelle procédure collégiale.

« Pour nous, Vincent Lambert n’est pas malade, explique Jean Paillot. Indépendamment de ses handicaps, il est en bonne santé. Nous regrettons justement qu’il n’y ait aucun projet de vie permettant aujourd’hui de le faire progresser. »

Reims, le 16 octobre 2014. Viviane Lambert se bat pour que son fils, Vincent, soit maintenu en vie.
Reims, le 16 octobre 2014. Viviane Lambert se bat pour que son fils, Vincent, soit maintenu en vie. - V. VANTIGHEM / 20 MINUTES

Des lésions cérébrales « irréversibles »

Depuis plusieurs années, Viviane et Pierre Lambert, les parents de Vincent, réclament son transfert dans un autre établissement hospitalier afin qu’il soit « mieux pris en charge ». Ils ont même porté l’affaire devant la Cour de cassation qui doit se prononcer, à ce sujet, le 12 décembre.

Selon un rapport commandé par le Conseil d’État en 2014, Vincent Lambert est aujourd’hui dans un coma dit « pauci-relationnel » et souffre de « lésions cérébrales irréversibles ». Menaces d’enlèvement, insultes échangées de part et d’autre : la dernière procédure collégiale, à l’été 2015, s’était transformée en un tel fiasco que le CHU de Reims avait décidé de la suspendre.