TRANSPORTQuels changements en vue pour le TER en Auvergne Rhône-Alpes?

Auvergne Rhône-Alpes: Quels changements en vue pour le TER?

TRANSPORTAprès deux ans de négociations, la région et la SNCF sont enfin tombées d’accord sur la nouvelle convention TER, dévoilée ce lundi dans la plus grande discrétion…
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

L'essentiel

  • Dans le cadre de la nouvelle convention TER, la région a prévu d’investir 543 millions d’euros chaque année pour améliorer la qualité de service et la sécurité.
  • La SCNF a pour objectif de réduire les retards de TER de 40 %.
  • Des pénalités seront systématiquement appliquées en cas de retard et sur certaines lignes, un système de bonus-malus sera mis en place.

«Moins de retard, plus de sécurité et plus de qualité ». Après deux ans de négociations, la région Auvergne Rhône-Alpes et la SNCF sont enfin tombées d’accord sur le contenu de la nouvelle convention d’exploitation des TER fixant pour les six prochaines années les investissements et les objectifs prévus pour développer et améliorer le service des trains express régionaux.

Ce nouveau document, présenté dans la plus grande discrétion ce lundi par le président LR de la Région Laurent Wauquiez et le président du directoire de la SNCF Guillaume Pepy, doit être signé courant décembre. 20 Minutes vous explique les principaux changements inscrits dans cette convention, qui prévoit un investissement annuel de la région de l’ordre de 543 millions.

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  • Réduire de 40 % les retards de trains

L’objectif est ambitieux, Auvergne Rhône-Alpes étant la seconde région de France la plus touchée par les retards de TER. La SNCF et la région se sont mises d’accord pour réduire de 40 % les retards de trains et passer ainsi d’un taux de ponctualité de 87,1 % aujourd’hui à 90 % en 2020. L’objectif est également de diviser de moitié les annulations de trains de dernière minute, en passant de 3.400 trains annulés en 2016 à 1.700 dans trois ans.

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  • Des pénalités systématiques pour la SNCF

« Jusqu’à présent, on était dans un univers dans lequel la SNCF n’avait aucune pression pour améliorer le service rendu aux usagers », a indiqué ce lundi Laurent Wauquiez, se félicitant d’avoir trouvé un système destiné à réduire considérablement les annulations et retards de train. Désormais pour chaque TER non ponctuel, la SNCF subira une pénalité de 150 euros. Ces pénalités seront multipliées par cinq en cas d’annulation. « Jusque-là, les pénalités étaient enclenchées à partir du 4.000e train annulé. Autant dire qu’elles ne s’appliquaient jamais », précise-t-on à la région.

Sur les lignes les plus fréquentées et les plus en difficulté, à l’instar des liaisons Lyon-Saint-Etienne, Lyon-Grenoble, Lyon-Chambéry et Saint-André-le-Gaz, un système de bonus-malus sera mis en place. Si la SNCF remplit les objectifs de régularité annuels, elle obtiendra jusqu’à 1,2 million d’euros par an et par ligne de la région. Dans le cas contraire, elle se verra appliquer un malus du même montant. « C’est une convention qui nous responsabilise, a réagi ce lundi Guillaume Pepy. Nous la signons car nous pensons qu’il y a une volonté politique de faire davantage de trains dans la région ».

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  • La sécurité renforcée dans les gares et les TER

La convention inclut le plan de sécurisation des TER et des gares de la région qui prévoit notamment le doublement des équipes de police ferroviaire. La région, qui, en dehors de l’Ile-de-France, a le plus gros réseau TER (1.500 trains et 175.000 voyageurs par jour) devrait également être mieux équipée en vidéoprotection. D’ici à 2023, 1.300 caméras doivent être déployées dans 123 gares. La totalité des TER devraient être équipés en vidéoprotection sur ce mandat, assure la région Auvergne Rhône-Alpes.

  • Du Wifi en test dans les trains

Dans les prochaines années, des efforts devraient être faits sur le réseau régional en matière d’innovation et de digitalisation des trajets des voyageurs. Le Wifi doit notamment être expérimenté dès 2018 sur deux lignes de la région. Les usagers circulant entre Mâcon et Valence et Lyon-Clermont pourront tester cette innovation avant les autres.

  • Des investissements sur le matériel et les petites lignes menacées

La convention TER s’accompagne d’un investissement de la région et de la SNCF pour améliorer le matériel et par conséquent la ponctualité et la qualité des voyages. Un plan de 252 millions d’euros est ainsi prévu pour remettre à neuf toutes les rames arrivant à mi-vie. Un plan de sauvegarde des petites lignes menacées de fermeture, lancé fin 2016 par Laurent Wauquiez, prévoit un investissement global de 264 millions d’euros.

Enfin, le conseil régional a prévu d’investir 161 millions d’euros dans la modernisation du nœud ferroviaire lyonnais, asphyxié, responsable du tiers des retards de trains.

La CGT Cheminots dénonce une attaque « sans précédent » du service public

Peu après la présentation de la nouvelle convention TER, le secteur fédéral CGT des cheminots de Lyon s’est inquiété ce lundi des conséquences du futur document, réalisé « sans concertation et sans débats » avec les cheminots et les usagers. Le syndicat craint que les nouveaux objectifs fixés à la SNCF par la région s’accompagnent d’une nette diminution des moyens financiers accordés à l’entreprise publique.

« Ce projet de convention est une attaque sans précédent contre le service public et les cheminots. Cela s’apparente à du sabotage », dénonce le syndicat. « Ce nouvel atterrissage financier forçant la SNCF à abaisser ses coûts de production aura un impact négatif sur la formation des agents et la sécurité des circulations », s’alarme la CGT, qui invite les usagers à se rassembler, jeudi à 10 heures, devant la direction des TER, à la Tour Incity, dans le IIIe arrondissement de Lyon, pour défendre « une convention de haut niveau ».