Lyon : La métropole va bannir les camions et camionnettes les plus polluants dans certaines zones
QUALITÉ DE L'AIR•Cette mesure, qui doit encore faire l’objet d’une concertation, devrait être mise en place au plus tard en 2020…Elisa Frisullo
L'essentiel
- Pour améliorer la qualité de l’air, la métropole de Lyon souhaite bannir de certaines « zones à faibles émissions », les camions et utilitaires les plus polluants d’ici à 2020.
- Une concertation doit être menée prochainement avec les maires, les fédérations de transports et les commerçants concernés pour définir le périmètre de ces zones.
- EELV souhaiterait voir cette mesure étendue aux voitures de plus de 20 ans.
La mesure, destinée à améliorer la qualité de l’air en bannissant les véhicules les plus polluants, a déjà été mise en place à Paris mais aussi à Grenoble, depuis le 1er janvier. A Lyon, il faudra encore attendre plusieurs mois avant de voir les premières « zones à faibles émissions » instaurées dans l’agglomération. Lundi, lors du conseil métropolitain, les élus ont en effet débattu sur un nouveau volet du plan Oxygène, qui prévoit notamment d’exclure de certains secteurs les camions et les utilitaires les plus polluants.
Dans les prochaines semaines, une concertation va être engagée avec les 59 communes de l’agglomération, les fédérations de transports et les commerçants pour définir le périmètre précis de ces zones, où ces véhicules ne seront plus autorisés à circuler. « Lyon et Villeurbanne sont les plus concernées, car c’est là que la circulation est la plus importante, mais d’autres communes pourraient l’être aussi », précise à 20 Minutes un porte-parole de la métropole.
Les zones connues au deuxième semestre 2018
Au deuxième semestre 2018, les élus communautaires devront se prononcer sur ces zones à faibles émissions qui doivent être mises au plus tard en 2020. « Nous aurions pu aller plus vite. Mais nous ne faisons pas de l’écologie punitive. Nous avons préféré prendre le temps de la concertation pour prendre les décisions les plus acceptables afin que cela puisse avoir un réel impact sur la qualité de l’air », ajoute-t-on à la métropole.
Dans ces zones, les utilitaires diesel – mis en circulation avant 2011– et les camionnettes essence (avant 2006) seront bannis. Tout comme les poids lourds diesel, mis en circulation avant 2014 et les camions essence (avant 2009). Les véhicules contrevenant aux nouvelles règles de circulation s’exposeront alors à des amendes allant de 125 à 135 euros.
Une mesure indispensable pour la qualité de l’air
Cette mesure vise notamment à réduire les émissions de dioxyde d’azote, dont les seuils réglementaires fixés par l’OMS sont toujours dépassés dans l’agglomération selon l’observatoire Air Rhône-Alpes. Elle devrait également contribuer à lutter contre les émissions de particules fines à l’origine chaque année de bon nombre d’épisodes pollués dans le bassin lyonnais.
Depuis le 1er janvier, 23 épisodes ont été dénombrés par l’observatoire, dont une dizaine ayant nécessité le déclenchement du dispositif préfectoral d’alerte 1. L’alerte 2 a été déclenchée une fois, comme l’alerte 3, en janvier. Cette fois-là, la circulation alternée, mise en place pour la première fois à Lyon et Villeurbanne en décembre 2016, avait été instaurée.
EELV prône l’exclusion des voitures les plus polluantes
Pour le groupe Europe Ecologie-Les Verts de la métropole, les zones à faibles émissions vont dans le bon sens. « Mais nous avons déjà perdu un an et demi, notamment en raison des élections. Tout est en place pour que cela soit mis en œuvre dès 2018 », estime le conseiller communautaire Pierre Hemon, qui, pendant la phase de concertation, défendra d’autres mesures antipollution.
« Exclure de ces zones à faibles émissions les véhicules de particuliers de plus de 20 ans, sans vignettes, aurait été un symbole fort. La métropole et les communes pourraient accompagner ces automobilistes, qui pour beaucoup sont des foyers modestes, en contribuant par exemple, par une prime, à l’achat d’un véhicule d’occasion. On pourrait également les inciter à utiliser davantage le réseau de transports en commun, accessible pour les personnes au RSA notamment à 9 euros par mois », ajoute le conseiller communautaire.