Avec son fidèle acolyte Bilou le casse-cou, Olivier Jamann sillonne les écoles et les centres de loisirs. Ce policier, pompier et formateur en secourisme a donné vie à ce drôle d’ourson en peluche, pour expliquer aux enfants les risques qu’ils encourent au quotidien à la maison ou à l’école, et leur donner quelques conseils en cas d’accident.

« J’ai fait de nombreuses interventions auprès des plus petits, mais je me suis rendu compte qu’il n’existait pas de véritable outil pédagogique, explique Olivier Jamann, qui a mis en place ce projet avec Marlène Bilski et Samuel Mathis. J’ai simplement emprunté le doudou de ma fille et je l’ai confié à ma mère, qui se débrouille très bien en couture. »

De petits dessins animés pédagogiques

Des bandages au poignet et à la tête, un pansement sur le visage, Bilou le casse-cou, un ours bleu bardé de blessures (mais qui affiche malgré tout un éternel sourire) était né.

Grâce à des financements glanés ici et là, notamment auprès de mécènes, le formateur gardois se promène avec son nounours et sa mallette pédagogique un peu partout, et propose des séances totalement gratuites. Plus de 100.000 enfants auraient déjà fait connaissance avec Bilou. « Nous avons également créé de petits dessins animés, dans lesquels le personnage est confronté au quotidien », reprend le papa du projet.

Des parrains de choix

On y retrouve Bilou, affublé d’un petit singe, confrontés à une allergie, une noyade, une perte de connaissance, une brûlure, un étouffement, un arrêt cardiaque, un accident de voiture ou une prise d’otages. De chouettes petits courts-métrages, très bien produits, destinés à être diffusés aux enfants… mais aussi aux parents. D’autres accessoires sont sur le point d’être créés, et même un jeu en ligne à l’effigie du petit ours bleu…

Anh Dao Traxel, présidente de l’Étoile européenne du dévouement civil et militaire et « fille de coeur » du couple Chirac, et son compagnon Emmanuel Traxel, capitaine de police en charge de la protection des VIP, sont les marraine et parrain du projet.

« Avec une peluche, l’enfant est captivé »

« Cela fait 21 ans que j’enseigne les gestes qui sauvent, j’ai souvent été confronté à des cas où s’il avait eu de la prévention, on aurait pu éviter l’accident, explique Emmanuel Traxel, qui a été maître-nageur CRS et instructeur en secourisme avant d’épouser des fonctions régaliennes. Ce qui m’a fortement intéressé dans ce projet, c’est qu’il s’adresse aux enfants. Un enfant, s’il est confronté à un cours magistral, il ne va pas s’y intéresser. Avec une peluche, il va être captivé. Il faut comprendre que les petits, ils peuvent se porter secours entre eux. Et puis, ça responsabilise aussi forcément les parents. »

Emmanuel Traxel, qui milite pour des heures d’apprentissage des gestes qui sauvent soient intégrées dans les programmes scolaires, espère bientôt séduire la Première dame, Brigitte Macron, avec Bilou, qui pourrait bientôt franchir les portes de l’Elysée.

Cela semble bien parti : le 19 octobre, dans un courrier, le cabinet du président de la République a fait savoir qu’il se félicitait du succès du projet, transmis aux ministères de l’Intérieur et de la Santé. Chaque année en France, chutes, noyades, intoxications et autres accidents domestiques blessent entre 11 et 12 millions de personnes et coûtent la vie à 21.000 autres. C’est la première cause de mortalité chez les moins de 5 ans.