VIDEO. Incendie en Corse: «Il y a eu trop de complaisance vis-à-vis des incendiaires», tonne le maire de Bigorno
INTERVIEW•Christophe Graziani, maire de Bigorno, un petit village corse, va déposer plainte à la suite de départs de feu pour éveiller les consciences…Adrien Max
L'essentiel
- Christophe Graziani, maire de Bigorno, un petit village corse, va déposer plainte à la suite de deux départs d’incendies qui ont touché son village.
- Il espère ainsi éveiller les consciences car il considère qu’il y a eu trop de complaisance avec les incendiaires depuis de nombreuses années.
- Il souhaite aussi libérer la parole et fédérer autour de sa démarche pour avoir plus de poids.
Christophe Graziani est le maire de la petite commune de Bigorno, en Haute-Corse. Face aux nombreux incendies et départs de feu qui ont émaillé son département cet été, et plus récemment ce week-end, ce jeune élu de 27 ans a décidé de déposer plainte à la gendarmerie de Borgo. Il explique sa démarche à 20 Minutes.
Quel est le but de votre démarche en déposant plainte après des départs de feu qui ont touché votre commune ?
Je souhaite créer un effet, insuffler un changement au sein de la société. Je considère qu’il y a eu trop de complaisance ces derniers mois, ces dernières années, vis-à-vis des incendiaires. De la part des élus, comme de la société. En déposant plainte je veux rappeler que ce sont des criminels.
Qu’est ce qui vous fait penser que ces départs de feu sont d’origines volontaires ?
Cet été, la plupart des départs de feu ont eu lieu en bordure de routes départementales. C’est possible que certains soient dus à des négligences comme des mégots, mais quand on recense 20 départs de feu dans une même journée ça fait quand même beaucoup pour que ce soit le fait de négligences. Rien qu’hier [dimanche], nous avons subi deux départs de feu qui ont ravagé 8 hectares et dont l’origine se situait à 50 mètres d’intervalles.
Pourquoi avoir besoin de porter plainte pour éveiller les consciences ?
Les gens considèrent que les auteurs de ces incendies sont que trop rarement inquiétés, il y a une sorte de fatalité. C’est vrai que c’est compliqué, il faut souvent les attraper en flagrant délit mais le dépôt d’une plainte est le début de la procédure. Plus globalement il faut aussi libérer la parole parce qu’en Corse tout le monde se connaît, c’est plus compliqué de parler ici qu’ailleurs.
Y a-t-il une prise de conscience chez les habitants de votre commune ?
La colère est présente bien au-delà de mes administrés et elle s’amplifie depuis cet été à la suite des très violents incendies que nous avons subis. J’ai reçu énormément de messages de soutien et d’adhésion à ma démarche. Je souhaite inciter d’autres élus à faire de même, et notamment mes collègues de Balogna. Plus nous serons nombreux et plus nous aurons de poids.