Lyon: Les écoles se mobilisent en faveur d’une centaine d’élèves sans toit
SOLIDARITÉ•Des goûters, repas et cafés sont organisés cette semaine dans différents établissements de la métropole…Elisa Frisullo
L'essentiel
- Le collectif «Jamais sans toit» dénombre plus de 130 enfants scolarisés dans la métropole et sans hébergement.
- Des goûters, repas et cafés sont prévus aux abords de différents établissements toute cette semaine pour récolter des fonds en faveur de ces familles en grande précarité.
A l’école Lucie Aubrac, dans le 2e arrondissement de Lyon, les familles ont prévu de se rassembler mercredi après-midi pour un grand goûter solidaire en faveur des élèves sans toit. Pendant toute cette semaine,une dizaine d’autres établissements scolaires de la métropole de Lyon vont se mobiliser pour dénoncer la situation d’enfants scolarisés sans hébergement.
Selon le collectif Jamais sans toit, à l’origine de cette semaine d’actions, plus de 130 élèves sont dans cette situation dans l’agglomération. « Ces enfants dorment dans la rue, sous les ponts, dans des voitures ou des cages d’escaliers, dans des parcs publics ou des squats insalubres », indique le collectif, dénonçant « ces conditions de vie indignes et incompatibles avec le suivi d’une scolarité normale ».
« RT goûter solidaire mardi 4/7 à 16h30 en soutien aux familles sans papiers et sans toit de l’école Servet #lyon 1 pic.twitter.com/Cv3inn4n9S — Jamais Sans Toit (@jamaissanstoit) 1 juillet 2017 »
Les autorités appelées à respecter le droit à l’hébergement
Ce n’est pas la première fois que le réseau se mobilise dans la métropole. Depuis plusieurs années, des écoles accueillent pour l’hiver des familles sans toit ou des collectifs d’enseignants et de parents se mobilisent pour leur financer des nuits d’hôtel. Les repas, goûters et cafés solidaires organisés cette semaine, à l’école Berthelot, Dru, Michel Servet ou Doisneau à Lyon, à Grandclément ou Gagarine à Vaulx-en-Velin ou encore à l’école Jean Zay à Villeurbanne, permettront aux comités locaux de récolter des fonds pour continuer à aider les familles en grande précarité.
« Mais la charité citoyenne ne peut se substituer plus longtemps au principe de solidarité républicaine », ajoute le collectif Jamais sans toit, soucieux de rappeler aux autorités, à travers ces différentes mobilisations, « le caractère inconditionnel du droit à l’hébergement d’urgence ».
A l’école Grandclément, à Vaulx-en-Velin, ce message sera de nouveau martelé avec force, mercredi midi, devant l’établissement scolaire, où un repas est prévu. Depuis mars 2017, trois familles sont sans hébergement et depuis la rentrée, trois autres sont dans la même situation. « Aujourd’hui, 21 personnes dont dix enfants de 1 an à 6 ans sont concernées », expliquent le collectif de l’école qui a saisi la préfecture, la mairie et l’inspection académique pour faire respecter le droit l’hébergement.
« ONU. Déclaration des droits de l’enfant. 20 novembre 1949. Lyon 2ème, 11 octobre 2017. Enfants scolarisés, sans toit depuis la rentrée. pic.twitter.com/XA5Ay4uKJ7 — Marion Gaspard (@Marion_Gaspard) 11 octobre 2017 »
Des requêtes restées sans réponse, selon les parents et professeurs impliqués aux côtés des familles. Ces derniers mois, la mobilisation citoyenne a permis le paiement de nuits à l’hôtel, l’hébergement des familles chez des habitants. L’école a également été occupée pendant deux mois pour mettre à l’abri les écoliers et leurs parents.