« J'ai testé le resto U... et, surprise, j'ai trouvé ça vraiment bon»
REPORTAGE•J’ai goûté plusieurs recettes au restaurant universitaire de Mabillon et j’ai pu constater à quel point la cuisine servie aux étudiants avait changé ces dernières années…Delphine Bancaud
Des frites molles, de la macédoine de légumes immonde et des steaks hachés au goût improbable. Ce sont les souvenirs que j’ai gardé en mémoire du resto U de ma jeunesse. Pas de quoi avoir envie d’y retourner. Mais comme les Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) ont annoncé qu’ils lançaient des repas végétariens pour cette rentrée, je me suis dit que les choses avaient peut-être changé.
J’ai voulu en avoir le cœur net. Rendez-vous donc au resto U Mabillon à Paris ce vendredi. A l’arrivée, je suis surprise. Je tombe sur un endroit qui ressemble plus à un café qu’à un restaurant universitaire. Des étudiants discutent autour d’une tasse. Un coin snack propose des salades, des sandwichs, des paninis, compotes, gâteaux… « L’objectif est d’avoir une offre diversifiée qui s’adapte aux envies et aux contraintes d’emploi du temps des étudiants », m’explique Olivier Houdeville, le directeur du restau U.
L’embarras du choix
Mais ce que les jeunes préfèrent ici, c’est quand même le bon vieux restaurant universitaire, avec entrée, plat, dessert. Et pour le trouver, il faut grimper au 2e et aux 3e étages. Sauf que là aussi, les choses ont bien changé. Les menus affichés donnent l’eau à la bouche. Entre le filet de saumon au curry, les moules marinières, le hamburger végétarien, les pâtes bolognaises, la paella, le steak-frites et la moussaka au bœuf, je ne sais que choisir.
Il faut dire que dans ce resto U un chef cuisinier, ses deux seconds et quatre cuisiniers sont aux fourneaux et concoctent sans cesse de nouvelles recettes. « On s’appuie sur des enquêtes de satisfaction pour savoir ce qu’aiment les étudiants et on s’inspire de ce qui se fait dans les restaurants et des produits alimentaires qui sont tendance », m’explique Olivier Houdeville. Du coup, ce resto U parvient à attirer entre 1 200 et 1 500 étudiants par jour, qui viennent de la Sorbonne, de la fac de médecine, de Sciences po… Je remarque aussi des profils plus seniors dans l’assistance : « Pas étonnant, car le resto U est ouvert aux non-étudiants, ils payent juste 7,50 euros au lieu de 3,25 euros », précise Olivier Houdeville.
Le burger végétarien, une bonne surprise
Arrivée à l’étage, je découvre avec plaisir une salle de restauration lumineuse et colorée. Rien à voir avec l’ambiance réfectoire que j’ai connue. Un plateau dans les mains et me voilà devant le buffet de crudités. Rien à redire sur la fraîcheur et la variété. En plat, j’ai décidé de tenter le hamburger végétarien. Le pain est frais, le steak de soja à la tomate a du goût et le fromage est bien fondu. La salade de quinoa petits pois est vraiment bonne aussi. Je suis agréablement surprise.
Mes camarades me font goûter leur moussaka, tarte aux poireaux et paella. Pas de mauvaise surprise non plus. En dessert, nous testons des pâtisseries industrielles qui ne sont pas un moment d’extase culinaire, il faut l’avouer. Les fruits et les yaourts proposés sont nettement meilleurs. « Nos chefs font aussi des desserts maison comme des panna cotta, riz au lait, mousses au chocolat, qui ont beaucoup de succès », m’indique Olivier Houdeville. D’ailleurs, il n’y en a déjà plus.
Les assiettes sont vides
Je vais faire un petit tour entre les tables pour glaner les impressions des étudiants, histoire de voir si eux aussi apprécient leurs assiettes. « Je fréquente le resto U très souvent et j’apprécie la variété des menus. Je prends généralement une viande et des légumes et les produits sont vraiment de qualité. Les assaisonnements sont aussi bons », déclare Alexandre. Même enthousiasme chez son ami Apollinaire : « On n’a jamais faim en sortant d’ici et l’on mange de manière équilibrée pour 3,25 euros, c’est imbattable ».
Et qu’en pense Maxine, une étudiante britannique ? « Les salades sont toujours fraîches et la moussaka d’aujourd’hui était très bonne », se réjouit-elle. Un petit tour à l’endroit où l’on dépose son plateau après le repas me permet de vérifier que les assiettes sont vides. Preuve que les convives de ce midi se sont régalés et qu’il n’y a pas de gâchis alimentaire. Je sors de là réconciliée avec le resto U et j’ai même envie d’y revenir avec des amis… Histoire qu’ils balaient eux aussi leurs mauvais souvenirs.