Attentat à Marseille: Pour Laurent Wauquiez, le préfet du Rhône, viré par Collomb, est une «victime expiatoire»
POLITIQUE•Henri-Michel Comet a été démis de ses fonctions de la Préfecture du Rhône mardi soir…C.G. avec AFP
L'essentiel
- Le Préfet du Rhône a été démis de ses fonctions mardi soir après la remise du rapport de l’Inspection générale de l’administration pointant de «graves dysfonctionnements» ayant conduit à la remise en liberté d’Ahmed Hanachi.
- Laurent Wauquiez estime qu’Henri-Michel Comet une «victime expiatoire» et que les dysfonctionnements proviennent de l’appareil d’Etat.
«Il fallait bien que quelqu’un paie. On a cherché à en faire un exemple ». En coulisse, l’éviction de Pierre-Henri Michel Comet de la Préfecture du Rhône n’étonne pas vraiment. Tout le monde savait que les sanctions allaient tomber et que le Préfet, qui avait posé ses valises à Lyon il y a seulement six mois, était en première ligne.
Deux jours avant de tuer deux jeunes femmes à Marseille, Ahmed Hanachi. a été interpellé à Lyon après avoir volé un pull dans un centre commercial. Le Tunisien de 29 ans avait été remis en liberté le lendemain alors qu’il se trouvait en situation irrégulière.
« Dysfonctionnements de l’appareil de l’Etat »
Le rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) a pointé « de graves dysfonctionnements » de la part de la Préfecture du Rhône. Mais pour Laurent Wauquiez, le président LR de la région Rhône-Alpes, Henri-Michel Comet serait un bouc émissaire, plus exactement « une victime expiatoire ».
« On a eu surtout des révélations au fond assez terribles sur les dysfonctionnements de l’appareil d’Etat. Mais qui peut croire juste un instant qu’un préfet soit en cause ? », a-t-il réagi ce mercredi matin sur RTL.
« Défaillance de l’Etat de droit »
« Ça ressemble un peu trop à une habitude classique : on fait sauter un préfet pour éviter qu’un ministre assume ». De là à sous-entendre que Gérard Collomb doit lui aussi rendre son tablier ? « Bien évidemment que non » répond Laurent Wauquiez avant d’ajouter « mais il devrait juste assumer de se poser les vraies questions ».
« Je préférerais, plutôt que d’aller chercher une victime expiatoire, en faisant croire que c’est le préfet d’une région de neuf millions d’habitants qui n’a pas bien instruit un dossier d’une personne en préfecture, qu’on se pose les questions de fond. La question ce n’est pas un homme, c’est la défaillance de l’Etat de droit dans notre pays », a-t-il conclu rappelant que « dans quasiment 80 % des cas quand un policier ou un gendarme arrête un délinquant, il sera relâché sans même avoir une peine de justice ».