Prison de Fresnes: Deux détenus mis en examen par un juge antiterroriste soupçonnés d'avoir fomenté un attentat
TERRORISME•Les deux hommes sont connus pour leur radicalisation derrière les barreaux...20 Minutes avec AFP
Un projet d’attentat préparé de l’intérieur. Deux prisonniers incarcérés à la prison de Fresnes, un Camerounais de 28 ans et un Français de 22 ans, ont été mis en examen vendredi par un juge antiterroriste. Des sources proches de l’enquête confient qu’ils sont soupçonnés d’avoir fomenté un projet d’attentat depuis leur cellule.
D’après une information de LCI, confirmée par une source proche de l’enquête, « ces deux islamistes radicaux voulaient monter un groupe de combattants avec la volonté de monter en puissance par le biais de diverses actions, à l’extérieur de la prison, ciblant entre autres des policiers et des surveillants de prison ».
Des surveillants de prison pris pour cible
Emmanuel Baudin, secrétaire général du Syndicat national pénitentiaire force ouvrière (SNPFO), a fait par de son inquiétude au micro de franceinfo, aors que les personnels pénitentiaires sont « aujourd’hui des cibles ».
« Je pense que les personnels doivent être très prudents. Il y a des notes qui sont publiées : ne pas sortir en uniforme, il faut faire attention sur les réseaux sociaux. Il faut que les personnels pénitentiaires fassent très attention. Ils sont aujourd’hui des cibles ». Les gardiens de prison sont « visés à l’intérieur, c’est une réalité. A l’extérieur on se sait menacés aussi, puisqu’il y a eu des appels de Daesh il n’y a pas si longtemps à tuer des surveillants, des policiers, etc. »
Radicalisés en prison, les deux hommes ont été extraits de leur cellule il y a une semaine, le 2 octobre, avant d’être mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ils ont ensuite été à nouveau placés en détention provisoire.
Une enquête menée depuis plusieurs mois
Le Camerounais était suivi depuis fin 2016 par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les investigations ont montré également qu’il avait été en contact avec une personne présente dans la zone irako-syrienne. Ce dernier, qui devait sortir de prison ce mardi, a confirmé aux enquêteurs qu’il comptait commettre un attentat sans donner plus de précisions, a précisé une source proche du dossier. Il était un sympathisant du groupe Etat islamique, a-t-elle ajouté. La section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert une enquête il y a plusieurs mois.
Les enquêteurs de la DGSI ont procédé à l’interpellation des suspects alors qu’un Réunionnais de 44 ans « projetait de se rendre en métropole pour apporter un soutien logistique aux deux détenus », a ajouté une autre source proche de l’enquête. Le Français a pour sa part été récemment mis en examen pour « apologie publique d’actes de terrorisme, par le biais de messages adressés sur un compte Twitter entre juin et août 2017 », puis placé en détention provisoire.
Ils étaient tous deux incarcérés pour des faits de droit commun.