Pyrénées: Favorite des classes de neige, la petite station de ski de Puyvalador est menacée
SKI•Croulant sous une avalanche de dettes, la régie municipale qui faisait fonctionner la petite station de ski de Puyvalador a été fermée par la commune…Nicolas Bonzom
L'essentiel
- Cette petite station de Puyvalador fait le bonheur des scolaires et des familles.
- La régie municipale qui la faisait fonctionner a été fermée, criblée de dettes.
- Un collectif se bat pour sauver la station des Pyrénées.
La petite station de ski de Puyvalador, dans les Pyrénées-Orientales, a une place toute particulière dans le cœur de nombreux Languedociens, Catalans ou Toulousains…
Familial, à échelle humaine, le site a accueilli des milliers de classes de neige et les premiers émois à ski de nombreux enfants de la région. Mais à quelques semaines de l’ouverture de la saison dans les Pyrénées, le domaine connaît quelques remous…
aaDes dettes abyssales
En septembre dernier, le conseil municipal de la commune de Puyvalador-Rieutort, 75 habitants à peine selon le dernier recensement, a décidé de fermer la régie municipale qui faisait fonctionner la station, condamnant les tire-fesses du coin à un avenir incertain. C’est une avalanche de dettes qui a conduit la commune à lâcher l’affaire…
« Les pertes cumulées étaient de 320.000 euros au total lorsque nous avons pris cette décision. Cela représente la moitié du budget global de notre ville », constate Daniel Marin, maire par intérim, qui a repris le siège de Rolland Gil, élu en 2014, qui a posé sa démission, en désaccord avec la grande majorité de ses conseillers, qui militaient pour la fin de la régie municipale. « Pour une petite commune comme la nôtre, gérer une station de ski, c’est lourd. Très lourd, reprend l’édile. C’est environ 600.000 euros par an. »
« Sans engager les financements de la commune »
Mais la petite ville ne souhaite pas autant la mort du domaine, très cher aux enfants qui ont décroché leurs « piou-piou », « ourson » ou « flocon » sur ses pistes d’une trentaine de kilomètres tout juste. « Nous souhaitons que cela continue évidemment, et nous y travaillons, reprend le maire. Mais sans engager les financements de la commune. » En attirant des investisseurs privés ou en montant une délégation de service public, par exemple. Mais sans que les habitants ne sortent un seul sou de leur poche…
Même côté espagnol, la situation de Puyvalador inquiète…
Pour tous les acteurs du site, qui font skier de nombreuses familles chaque année, il faut sauver Puyvalador. Depuis plusieurs semaines, professionnels, commerçants et habitants se mobilisent autour d’un collectif pour trouver des solutions… et des fonds.
« Nous travaillons tous pour que ça reparte »
« C’est un lieu unique, qui bénéficie d’atouts que nos voisins nous envient, au niveau de l’enneigement naturel, de la montagne, des paysages. C’est une véritable mine d’or, explique un moniteur de Puyvalador, directeur de l’école de ski. Ici, on a gardé un caractère familial et humain. Le travail, c’est du cousu main à Puyvalador. Mais il ne faut pas dramatiser, la station n’est pas perdue. Nous travaillons tous activement pour que ça reparte. Nous ne savons pas quand, ni comment, mais ça va repartir. »
Dans une lettre publiée sur Facebook, le collectif pour la sauvegarde de Puyvalador souligne que la station est constituée d’un « ensemble immobilier conséquent, des commerces et des services qui ont été construits autour de (…) la station de ski. Ces ensembles seraient profondément affectés par la non-poursuite de l’activité hivernale, avec un risque réel à terme de friches non entretenues… »
Selon cette missive, qui invite d’éventuels donateurs à se manifester, la station de ski est source de travail local, « de façon directe et indirecte, puisque 1 euro dépensé dans les forfaits de ski représente six euros dépensés localement. Le risque d’interruption de l’activité représente une perte de ressources locales de plus de 2,5 millions d’euros par saison, qui vient s’ajouter à la disparition des emplois directs et indirects de la station. »
La saison, qui devait démarrer dans quelques semaines, est sérieusement compromise.