JUSTICELes chercheurs de cadavres s’activent avant le procès de l'affaire Fiona

Affaire Fiona: Les médiums et les chercheurs de cadavres s’activent avant le procès en appel

JUSTICEDe nombreux médiums et anonymes tentent toujours de localiser l’endroit où Fiona a été enterrée en 2013 alors que le procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf débute, ce lundi, au Puy-en-Velay (Haute-Loire)…
Affaire Fiona: Des particuliers cherchent encore le cadavre de la fillette
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

L'essentiel

  • Le procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf débute ce lundi.
  • Quatre ans après, ils n’ont jamais révélé le lieu où ils auraient enterré le corps de Fiona, 5 ans.
  • De nombreux médiums et anonymes ont décidé d’enquêter pour le découvrir.

Pour supporter les treize heures de bus, elle a glissé des bonbons et quelques jeux dans son sac. Et puis, vendredi, Stéphanie, 42 ans, a traversé la France pour tenter de déterrer le cadavre d’une fillette qu’elle n’a jamais connue. Le procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf débute, ce lundi, au Puy-en-Velay (Haute-Loire). Quatre années et un premier procès ne leur ont pas permis d’indiquer l’endroit précis où ils prétendent avoir enterré Fiona, 5 ans.

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Comme elle l’avait déjà fait en février, Stéphanie s’est donc rendue, ce week-end, avec « quelques copines » à Aydat (Puy-de-Dôme) pour creuser une « petite zone » censée, selon leur enquête, abriter le corps de la fillette. Comme en février, elles n’ont rien découvert. « A la veille du procès en appel, c’était peut-être notre dernière chance de démontrer que Cécile Bourgeon est coupable, se désole cette mère de famille installée dans les Côtes-d’Armor. Notre dernière chance d’influer sur le cours de la justice… »

La France de Fiona face au « monstre » Cécile Bourgeon

Un an après, le verdict rendu en première instance par la cour d’assises du Puy-de-Dôme n’est toujours pas accepté. Peu importe que Cécile Bourgeon ait été condamnée à cinq ans de prison pour le seul délit de « non-assistance à personne en danger ». Peu importe qu’elle ait été acquittée des coups mortels ayant entraîné la mort de sa fillette. Peu importe aussi que c’est en présumée innocente qu’elle se présente, aujourd’hui, à son procès en appel.

Pour la France de Fiona, cette jeune femme qui vient d’avoir 30 ans reste un « monstre ». C’est le qualificatif qui revient le plus souvent dans la bouche de ceux qui peuplent ce pays. Il accueille des anonymes qui ont participé aux marches blanches ou allumé une bougie en hommage à Fiona. Ceux qui ne l’ont jamais vue mais l’appellent « ma princesse » ou « mon petit ange » sur Facebook. Et ceux qui réclament le rétablissement de la peine de mort pour la seule Cécile Bourgeon sur Twitter.

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La police s’attend à de nouveaux signalements de médiums

Et puis, il y a les médiums et les radiesthésistes. « Les souffleurs de fumée blanche », tels que les surnomme François Bernard. Comme il y a un an, lors de l’audience à Riom, le patron de la police judiciaire de Clermont-Ferrand s’attend à recevoir de nouveaux signalements à l’occasion du procès en appel.

« Cela ne s’est jamais vraiment arrêté en fait. Régulièrement, on reçoit des appels ou des courriers de personnes qui prétendent savoir où se trouve Fiona, précise-t-il. On vérifie ce qui semble sérieux comme le témoignage des promeneurs qui pensent avoir trouvé quelque chose en forêt. Mais pas tout ce qui relève de la communication avec l’au-delà… »

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La télévision en chaîne allemande pour contacter l’esprit de Fiona

Cette règle policière n’a pas évolué depuis 2013. Mais elle n’a jamais découragé les promeneurs de pendules qui sont nombreux à poursuivre l’enquête encore aujourd’hui. A l’image de Myriam qui, en avril, a publié une vidéo sur YouTube pour montrer comment elle avait branché sa « radio basses ondes » et sa télévision « sur une chaîne allemande (le canal 616) » afin d’entrer en « transcommunication » avec l’esprit de Fiona. « Je me suis dit que cela pourrait être une aide », justifie simplement celle qui a aussi « travaillé » sur l’affaire Grégory et la disparition de Maëlys.

Sauf que Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, n’a rien demandé. « Cela me fait mal, confie-t-il à 20 Minutes. Fiona est devenue un trophée ! On dirait une chasse au trésor macabre. Pour moi, il y a des choses avec lesquelles on ne peut pas rigoler. » D’après lui, seuls les accusés sont aujourd’hui capables de révéler l’endroit où sa fille aurait été ensevelie, ce dimanche de mai 2013.

Ce sera l’un des principaux enjeux de leur procès en appel. Stéphanie et ses copines ont, elles, déjà organisé des tours de garde pour suivre les audiences sur les réseaux sociaux. « Si les accusés livrent de nouveaux indices, cela pourrait nous faire avancer dans nos recherches… »

Suivez l’audience en direct sur le compte Twitter de notre journaliste : @vvantighem