Meurtre de Sophie Lionnet: «Elle m'a menti, elle a embobiné ma fille»
ENQUETE•La mère de Sophie Lionnet, retrouvée morte dans le jardin de ses employeurs, a confié au Parisien qu’elle n’avait pas pris conscience de l’empris mentale, dont était, semble-t-il, victime sa fille…20 Minutes avec agences
«Si nous avions eu le moindre doute, nous aurions cassé notre tirelire pour aller la tirer de là », confie ce dimanche Catherine Devalloné au Parisien. Le corps de sa fille, Sophie Lionnet, jeune fille au pair depuis un an et demi à Londres, a été découvert le 20 septembre dernier, calciné, dans le jardin de ses employeurs.
Alors que ce couple de franco-algérien a été mis en examen pour meurtre, les suspicions sur les conditions de travail de la jeune femme de 21 ans ne cessent de croître. Salaire dérisoire (56 euros mensuels) et quasiment jamais versé, soupçons d’emprise mentale, de chantage et de mauvais traitements…
« Elle était à Londres, pas dans un pays dangereux »
« Je ne m’inquiétais pas, même si on avait peu de nouvelles. Elle était à Londres, pas dans un pays dangereux », explique sa mère. Sophie Lionnet envoyait des photos d’elle devant différents monuments ou des cartes, comme lors de la fête des pères.
« Je n’avais pas d’appels au secours. Je ne pensais pas que ça allait finir comme ça », avait expliqué ce dernier à RTL en milieu de semaine. Tout juste avait-elle évoqué des tensions au sein de la famille. « Mais dans quelle famille il n’y a pas de tension ? », s’était-il interrogé.
La patronne de Sophie nie le meurtre
Le 20 septembre pourtant la jeune fille aurait dû rentrer en France. Grâce à l’aide de sa mère, elle était enfin parvenue à se payer un billet, après avoir déjà repoussé son billet début août. A ce moment-là, la patronne de Sophie Lionnet aurait téléphoné à la mère de la jeune femme. « Cette femme m’a expliqué qu’elles avaient eu un petit désaccord et que Sophie rentrerait "incessamment sous peu" », assure la mère de la victime. Selon ses dires, elle aurait notamment argué qu’elle comptait ouvrir un commerce et que la présence de la jeune fille était indispensable. « Elle m’a menti, elle a embobiné ma fille. »
Le procès doit se tenir le 12 décembre. Lors d’une audience préparatoire, la patronne de Sophie Lionnet a clamé son innocence tandis que son mari a gardé le silence.