VIDEO. Réforme du Code du travail: La France insoumise mobilise la rue contre un «coup d'Etat social»
SOCIAL•Après une mobilisation syndicale en retrait jeudi, cette nouvelle manifestation sur un mot d'ordre plus large va constituer un test pour le mouvement social contre la réforme du Code du travail...20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Les ordonnances réformant le Code du travail ont été signées vendredi par le président Emmanuel Macron et certaines sont entrées en vigueur ce samedi.
- La France insoumise a appelé les Français à la mobilisation contre le « coup d’Etat social » d’Emmanuel Macron, élargissant ses revendications à l’ensemble de la politique du gouvernement.
- Le parti de Jean-Muc Mélenchon espère une forte participation à cette « manifestation-test » et a affrété des bus en provenance de toute la France pour l’occasion.
Jeunes, salariés et retraités sont appelés par La France insoumise (LFI) à défiler « en masse » . « On assume notre rôle et on prend l’initiative », a expliqué Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis. « La France insoumise se fait entendre et prend sa place », a-t-il ajouté pour expliquer l’originalité d’un appel émanant d’un mouvement politique sur des revendications sociales.
Sous le soleil et en chantant, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées en début d’après-midi, place de la Bastille à Paris. Les militants, avec pancartes (« Y’a rien de bon dans le Macron ») et banderoles s’installaient aux abords des marches de l’opéra, en attendant que le cortège se forme. Des pétards se faisaient entendre aussi tout comme les slogans accrocheurs et réinventés tels que « Macron t’es foutu, les fainéants sont dans la rue ».
Mélenchon a appelé à « une déferlante » dans les rues
L’objectif de cette nouvelle journée de mobilisation ? Dire non au « coup d’Etat social » d’Emmanuel Macron que constitue notamment, pour Jean-Luc Mélenchon, la réforme du Code du travail. Le mot d’ordre a cependant été élargi à l’ensemble des initiatives politiques du gouvernement depuis quatre mois, résumées par cette expression choc : , mais aussi l’augmentation de la , la réduction des , la suppression d’emplois aidés ou le CETA (traité de libre-échange avec le Canada).
Le leader de La France insoumise, qui s’exprimera à l’arrivée de la manifestation place de la République vers 17 heures, a appelé à « une déferlante » dans les rues.
Alors que Les Républicains, le Parti socialiste et le Front national connaissent de grandes difficultés internes, Jean-Luc Mélenchon entend ainsi faire la démonstration qu’il est le seul, avec son groupe de 17 députés « Insoumis », à pouvoir incarner l’opposition à la politique d’Emmanuel Macron dans son ensemble.
Des cars affrétés en provenance de toute la France par LFI
, la manifestation sur un mot d’ordre plus large constituera un test pour le mouvement social autant que pour le président de la République et son gouvernement.
De fait, à deux jours d’intervalle, la participation à cette manif du 23 septembre ne manquera pas d’être scrutée, même si ce défilé intervient un samedi et non un jour de semaine, accompagné d’un appel à la grève.
De nombreux cars ont été affrétés en provenance de toute la France par LFI, qui annonce « plusieurs dizaines de milliers de personnes » et espère une participation équivalente à celle de la « Marche pour la République » du 18 mars (environ 130.000 personnes).
La gauche a répondu en ordre dispersé
Face à cette initiative inédite, la gauche a répondu en ordre dispersé. Fâché avec LFI, le Parti communiste français n’enverra samedi qu’une délégation place de la Bastille. Europe Ecologie-Les Verts n’a pas formellement appelé à participer, de même que le Parti socialiste. Benoît Hamon et son mouvement du 1er juillet (M1717) seront, eux, présents parmi les manifestants, comme durant les deux journées d’action précédentes de la CGT.
Très critique sur la méthode employée par les « Insoumis », le NPA sera présent aux abords du défilé. De son côté, Marine Le Pen a joué l’ironie et souligné que Jean-Luc Mélenchon s’opposait « tout le temps, y compris à ceux qu’il a fait élire ». « c’est de l’agitation politique, tout ça. Ce n’est pas de la construction politique », , en estimant que « le combat politique » ne pouvait pas s’exprimer « que dans la rue ».