SOCIAL«On est mûrs pour inventer une flexisécurité à la française», dit Pénicaud

Muriel Pénicaud: «On est mûrs pour inventer une flexisécurité à la française»

SOCIALLe «défi commun», c'est d'arriver à une souplesse et à une sécurité qui concernent autant les entreprises que les salariés, selon la ministre du Travail...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Elle enfonce le clou. La ministre du Travail a estimé que le pays était « mûr pour inventer une flexisécurité à la française » mardi, jour de contestation sociale contre la réforme du Code du travail.

Souplesse et sécurité

« Je pense qu’on est tout à fait capables en France et qu’on est mûrs pour inventer une flexisécurité à la française, qui suppose un investissement fort dans les parcours professionnels et en même temps de l’agilité pour saisir les marchés », a déclaré Muriel Pénicaud, qui inaugurait la 6e édition des Entretiens de la cohésion sociale à l' Institut Montaigne.

Le « défi commun », a-t-elle dit en ouverture de ce colloque, c’est d’arriver à une souplesse et à une sécurité qui concernent autant les entreprises que les salariés. Elle a cité notamment « le télétravail », qui concerne « 16 % des Français alors que 67 % souhaitent en bénéficier », et la nécessité de « dialogue social », du côté des entreprises.

« L’enjeu est autant dans ce qui va arriver après »

« L’enjeu est autant dans ce qui va arriver après » que dans la réforme du Code du travail, a-t-elle dit, évoquant « le deuxième volet de la rénovation du modèle social » et les concertations à venir sur « la sécurisation des parcours professionnels » ainsi que sur la réforme de l’assurance chômage.

Le gouvernement mise sur « l’apprentissage » et « la formation professionnelle », rappelle la ministre, car « 5,6 % des personnes qui ont un Bac + 2 ou plus sont au chômage, 19,6 % sans qualifications ». Par ailleurs, « 7 % des jeunes sont en apprentissage en France », alors que « tous les pays européens qui ont vaincu le chômage de masse des jeunes sont des pays où l’apprentissage est fort », a-t-elle souligné, citant « la Suisse » et « l’Allemagne » qui « ont entre 15 et 20 % d’apprentis ».

Concernant la réforme de l’assurance chômage, « qui a été construite par statut » et ne correspond « plus du tout (à) la réalité », selon elle, Muriel Pénicaud a évoqué la prochaine intégration d’une partie « des indépendants qui aujourd’hui n’ont pas de filet de sécurité ».

Elle souhaite également « aller plus loin » concernant le « compte personnel de formation » afin que, d’ici « 12 à 18 mois », « chaque Français puisse connaître ses droits à la formation et avoir accès directement à une "appli" très simple, aux types de formation qui existent, à leur résultat en matière d’insertion, de promotion ».