VOUS TEMOIGNEZPlateforme APB: «Je cherche actuellement du travail pour la rentrée»

Couacs de la plateforme APB: «Je cherche actuellement du travail pour la rentrée», confie un recalé

VOUS TEMOIGNEZJulia*, Anastasia et Sebastien font partie des quelque 6.000 jeunes à ne pas avoir trouvé d’université pour la rentrée, ils nous racontent leur parcours du combattant…
Arian Karimi

Arian Karimi

L'essentiel

  • Environ 6.000 jeunes bacheliers n’ont pas toujours pas trouvé d’université à moins de deux semaines de la rentrée universitaire.
  • Quand certains attendent toujours une réponse, d’autres cherchent déjà du travail.
  • L’Elysée affirme rechercher des alternatives au système du tirage au sort jugé « injuste et inexplicable ».

C’est la même histoire chaque année. A moins de deux semaines de la rentrée 2017, il reste 6.000 bacheliers qui n’ont toujours pas trouvé de places dans l’enseignement supérieur. La faute à la plateforme en ligne « Admission Post-Bac » (APB), lancée en 2009. Ce site Web où les futurs étudiants renseignent leurs vœux par ordre d’importance, trie les candidatures via un algorithme dont les critères ont été (enfin) dévoilés en 2016 par le ministère de l’Education. Ces critères administratifs (pas toujours très clairs) ne tiennent pas compte des dossiers scolaires pour les demandes d’orientation. Logique dans ce cas qu’il y ait des injustices… même pour les très bons élèves.

Garder espoir…

Julia* est anxieuse. Elle réactualise tous les jours la plateforme APB. Mais elle n’a toujours pas été acceptée dans le lycée où elle a effectué sa scolarité. Jeune bachelière de 18 ans ayant eu obtenu la mention assez bien, elle a demandé un BTS Management des unités commerciales (MUC) au lycée de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais). Elle est première de la liste d’attente de l’établissement depuis deux mois, mais ce n’est pas suffisant…

Julia est première de la liste d'attente de son lycée depuis 2 mois. APB.
Julia est première de la liste d'attente de son lycée depuis 2 mois. APB. - Arian Karimi

« C’est rageant de se dire que des étudiants en S prennent ma place alors que j’ai étudié le commerce pendant trois ans de suite avec mon BEP. J’ai les compétences requises pour entrer en MUC, » déclare la jeune originaire de Berck. Elle a dû refuser les autres propositions pour le moment. La filière (MUC) correspond bien à ses attentes mais les établissements sont trop loin de chez elle. « Les lycées d’Arras et de Calais sont à au moins une heure de route… » soupire Julia

Chercher un établissement sans APB

Pour Anastasia, ce n’était pas APB qui l’avait empêchée de continuer ses études l’année dernière : la jeune fille n’avait pas trouvé d’employeur pour son alternance en école privée d’immobilier à Lyon (Rhône). Cette année, elle s’est réinscrite sur la plateforme APB, mais elle pourrait bien perdre une année scolaire de plus. « J’ai postulé en BTS profession immobilière au lycée Colbert et au lycée Ampere à Lyon où j’ai été refusée. […] La procédure complémentaire me propose aujourd’hui un choix en commerce. Mais cela ne me tente pas… » avoue la jeune femme, qui aura 19 ans prochainement. Pourtant Anastasia ne se laisse pas décourager. « J’ai contacté un autre établissement par moi-même. Ils m’ont dit de postuler à la rentrée en apportant un CV et une lettre de motivation. » A suivre…

Trouver du travail

Pour Sebastien, bon élève de 19 ans, son refus en BTS comptabilité gestion (CG) à Metz (Moselle) lui a fait prendre conscience qu’il devait changer de filière. « Je viens d’avoir mon bac STMG gestion finance mention bien, mais ça ne me plaît plus comme secteur et je souhaite donc me réorienter. J’ai du coup un an pour y réfléchir. » Le jeune bachelier a décidé d’entreprendre de nouveaux projets pour l’année à venir, mais tout ne se passe pas comme prévu pour le moment… « Je comptais partir en Inde avec une association dans le cadre d’un service civique pendant six mois, mais l’association n’a pas donné de réponse favorable », avoue le Lorrain. avant d’ajouter : « Je cherche actuellement du travail pour la rentrée. »

Conscient du problème d’envergure que constitue la non-inscription de 6.000 élèves à moins de deux semaines de la rentrée, le gouvernement s’active. Via un communiqué publié sur son site officiel, le 23 août, l’Elysée affirme rechercher des alternatives au système « injuste et inexplicable du tirage au sort. » « La concertation pour la mise en place d’un contrat de réussite étudiant, entamée en juillet à l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur, reprend la semaine prochaine. Des groupes de travail seront formés pour formuler des propositions d’ici à la fin octobre. » selon le site officiel du gouvernement.

*Le prénom a été modifié à la demande de l’internaute