Pyrénées-Orientales: Un soldat français inhumé en France, soixante ans après sa mort en Algérie
HONNEUR•L'opération d'exhumation et de rapatriement d'un soldat français mort en Algérie est une première en France...20 Minutes avec AFP
Le corps de Jean Vilalta a été rapatrié et enterré ce samedi à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Six décennies après sa mort pendant la guerre d’Algérie, ce soldat français a été exhumé du sol algérien.
Les honneurs militaires ont été rendus au sergent du 2e régiment d’infanterie coloniale à la cathédrale d’Elne, devant 300 à 400 personnes. Jean Vilalta était tombé en juillet 1956 à l’âge de 22 ans.
Quatre ans de négociations menées par les familles de Jean Vilalta
A noter que cette opération d’exhumation et de rapatriement d’un soldat français mort en Algérie est une première en France. « C’est une première et certainement une dernière », a déclaré le lieutenant-colonel Christophe Corréa, délégué départemental des armées dans les Pyrénées-Orientales. « Cela a pu se faire car le corps a été exhumé d’une nécropole française. Il faut obtenir l’autorisation de l’Etat algérien et de l’Etat Français », a expliqué le gradé, évoquant également les difficultés des démarches et le coût très lourd pour les familles.
Le gouvernement algérien a accepté en juin dernier l’exhumation et le rapatriement des restes de Jean Vilalta, enterré à Oran, après « plus de quatre ans de négociations menées par les familles soutenues par le Souvenir français ainsi que l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre », selon le délégué départemental des armées.
Il reste environ 400 soldats français enterrés en Algérie
Samedi, dans la cathédrale d’Elne, les restes de Jean Vilalta reposaient dans un cercueil d’enfant couvert d’un drapeau tricolore. Les honneurs militaires lui ont été rendus par un détachement du 3e Régiment parachutiste d’infanterie de marine de Carcassonne (3e RPIMa).
Les obsèques officielles ont eu lieu dans une cathédrale comble en présence de la famille originaire d’Argelès-sur-Mer, de la sous-préfète des Pyrénées-Orientales Hélène Girardot, d’élus locaux et de représentants d’une cinquantaine d’associations d’anciens combattants et de rapatriés d’Algérie.
Il reste, selon le lieutenant-colonel Corréa, environ 400 soldats français enterrés en Algérie, tandis que plus de 15.000 sont morts au combat de 1954 à 1962 pendant le conflit.