Vous réagissez à la BD «L'attente» sur la maternité et le travail: «Face à la pression, j'ai fini par démissionner»
EGALITE•Les internautes réagissent à la nouvelle BD d’Emma, qui dénonce une situation dans laquelle les femmes courent s'occuper des enfants pendant que les hommes restent tard au travail…Charlotte Murat
L'essentiel
- Après la charge mentale, la dessinatrice Emma s'attaque à «L'attente», et au culte du présentéisme.
- Les internautes mamans expliquent être obligées de finir tôt de travailler pour s'occuper de leurs enfants pendant que leurs conjoints peuvent travailler plus tard.
Elle a remis ça. Après avoir dénoncé la charge mentale qui pèse sur les femmes, la dessinatrice Emma revient avec une nouvelle BD en ligne, qui, dans la lignée de la première, s’attaque à l’attente après le travail. Ce moment, où après avoir couru en sortant du bureau pour récupérer les enfants, les mamans attaquent leur deuxième journée (devoirs, bains, dîners, etc.), pendant que les papas sont encore au bureau, ou pire, en train de se détendre. Situation décrite comme parfois un « calvaire » par Emma. Nous avons demandé aux mères de famille et internautes de la page Facebook de 20 Minutes comment elles vivaient cette situation.
« Le présentéisme, un véritable fléau en France »
« Je dois sortir tôt pour récupérer lers enfants et m’en occuper. J’ai déjà eu plusieurs réflexions dans mes boulots précédents et je sais que ça a un impact sur la carrière. Mais ce n’est pas grave, mes enfants sont ma priorité », témoigne Sylvie. Morgane ajoute le fait que « c’est souvent usant de courir après le travail pour attraper les transports en commun et arriver à l’heure à l’école. »
Comment sont perçus ces départs parfois un peu anticipés ? Ça dépend. Mounira estime « faire partie des chanceuses. Dans mon boulot, il y a de la bienveillance et on me répète souvent que la vraie vie n’est pas au bureau et que les enfants sont prioritaires. Ce qui ne m’empêche pas de bosser, bien sûr, mais avec beaucoup de souplesse. » Son entreprise semble être épargnée par le « présentéisme » dénoncé par la BD d’Emma. « C’est un véritable fléau en France, assène Chloé B. A contrario, en Allemagne et en Angleterre, par exemple, il est très mal vu de rester au-delà de 17 heures ou 18 heures. Cela signifie que vous n’avez pas été assez efficace dans votre journée. »
Emma explique, que, en devenant mère, « quitter tôt ne voulait pas dire travailler moins. Cela voulait juste dire m’organiser minutieusement pour faire un maximum de tâches en un minimum de temps. Tout en étant quand même considérée comme une fainéante. » Face à cette pression, Eve a fini par arrêter de travailler : « Ras-le-bol de se prendre des réflexions parce que votre enfant est malade, parce qu’on a un problème de garde de dernière minute ou qu’on est en retard une fois l’an. » Coup de bol pour elle, « je n’étais pas heureuse en femme active je suis épanouie en maman et femme au foyer ».
« J’enviais les déjeuners entre collègues de mon mari »
Ce qui n’est pas le cas de toutes celles qui ont pris la décision de rester à la maison. Ne pas avoir à courir en sortant du travail ne signifie pas du repos pour autant. « Je suis actuellement en reconversion en vue de retravailler, raconte Chloé LG. Mais durant les cinq ans où j’ai été mère au foyer, j’ai eu deux sorties détente entre amies, alors que je ne compte pas les pots après le boulot de mon mari. A un moment donné, j’enviais même ses déjeuners entre collègues. J’ai hâte de retravailler, ne serait-ce que pour voir du monde en dehors du week-end. »
Chez Soso, la gestion du foyer semble mieux répartie : « Si on doit quitter le boulot plus tôt, on le fait à tour de rôle. Idem pour les jours où notre bébé est malade. Il n’y a pas plus de moment détente pour Monsieur que pour moi. Nous essayons de nous en octroyer autant l’un que l’autre. Ainsi il n’y a pas de rancœur. » Morgane est seule pour assurer les soirées, mais « mon mari n’a pas le choix en raison de son travail et de ses responsabilités », précise-t-elle. Une phrase qui résume à elle seule le fait, qu’au fond, le problème n’est pas tant répartition des tâches au sein des couples, que le fameux plafond de verre.