BUDGETLe parc immobilier de l'armée «proche de l’insalubrité», dénonce le Sénat

Le Sénat dénonce l’état «proche de l’insalubrité» du parc immobilier de l'armée

BUDGETLa surface de près de 275 000 hectares est estimée à plus de 16 milliards d’euros…
Le 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (3e RPIMa) de Carcassonne
Le 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (3e RPIMa) de Carcassonne - ERIC CABANIS / AFP
Clémence Apetogbor

C. Ape.

Bâtiments inutilisables, logements dégradés… Les équipements de la grande muette seraient-ils en train de tomber en décrépitude ? Dans un rapport, la commission des finances du Sénat, pointe du doigt l’état « proche de l’insalubrité » du patrimoine immobilier de l’armée.

D’une surface de près de 275 000 hectares estimée à plus de 16 milliards d’euros, le parc immobilier de l’armée française se détériore. Ses casernes, camps militaires et autres infrastructures disséminées partout en France, sont « extrêmement dégradés », explique la Commission des finances du Sénat dans un rapport dévoilé ce jeudi par Le Parisien.

Des installations insalubres qui minent le moral des troupes

Le quotidien donne l’exemple de la base aérienne d’Orléans (Loiret), dont les bâtiments sont « inutilisables en raison de leur insalubrité résultant d’un défaut de maintenance régulière ».

Comment expliquer cette situation alors que, depuis 2008, les crédits dédiés à l’immobilier de l’armée ont augmenté de 12 % ? Le rapport souligne que « les infrastructures des armées ont longtemps été, sinon le parent pauvre, tout du moins une variable d’ajustement budgétaire du ministère des Armées ».

De plus, la baisse des effectifs prévue après les attentats de janvier 2015 n’a pas eu lieu. Toutefois, « ces moindres déflations de postes sont à l’origine de besoins en infrastructures (hébergement, restauration, équipements sportifs…) qui n’ont pas été pris en compte dans la loi de programmation militaire ». Ainsi, « il n’existe plus assez de casernes pour héberger les militaires dans les grandes agglomérations, alors même que la menace s’exerce en milieu urbain ». Et « l’état de dégradation de certaines infrastructures a un impact très défavorable sur le moral des personnels ».