ENVIRONNEMENTVIDEO. ArcelorMittal soupçonné d'avoir déversé de l'acide dans la nature

VIDEO. Florange: Un chauffeur de camion assure qu'ArcelorMittal a déversé de l'acide dans la nature

ENVIRONNEMENTL’ancien intérimaire assure que les salariés d’ArcelorMittal étaient au courant…
Marion Pignot

Marion Pignot

«J’ai déversé de l’acide d’ArcelorMittal Florange dans la nature. » La phrase, qui fait ce mardi matin l'effet d'une bombe, est celle d’un
chauffeur de camion, ancien intérimaire chez Suez RV Osis Industrial Cleaning, un sous-traitant de l’entreprise ArcelorMittal Florange (Moselle). Au micro de France Bleu Lorraine Nord, il a affirmé avoir été contraint de déverser chaque jour, de décembre à février dernier, au moins 24 m3 « d’acide dans la nature » dans un dépotoir de l’usine sidérurgique « au lieu de recycler la matière hautement dangereuse ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Eviter un surcoût lié au recyclage

Le chauffeur de camion a également assuré que les salariés d’ArcelorMittal qui lui donnaient l’accès au dépotoir étaient au courant de la pratique probablement censée éviter un surcoût lié au recyclage effectué dans un centre spécialisé de Maloncourt.

« On me disait de charger l’acide et d’aller au crassier, avec la complicité de salariés d’Arcelor qui me donnaient les bons de livraison, eux-mêmes. Les bons n’indiquaient pas que c’était de l’acide. Ils indiquaient seulement que c’était de la boue de fer ou de la boue d’épuration. J’arrivais à Florange, à la cockerie, au PC sécurité, et là je me retrouvais dans un crassier à brancher mes tuyaux et déverser mon chargement en pleine nature, directement au sol », a expliqué le chauffeur, sous couvert de l’anonymat.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Les rochers éclataient à cause de l’acidité du produit. Le soir je rentrais avec les yeux rouges tous les jours pendant la période d’hiver, les trois mois où j’ai bossé en intérim », a ajouté l’homme, qui a affirmé au Républicain Lorrain avoir eu « pour consigne de ne pas tout déverser au même endroit pour ne pas défoncer la nature ».

Licencié pour « rupture de discrétion commerciale »

L'intérimaire sera finalement licencié pour « rupture de discrétion commerciale » sitôt la direction apprend qu’il a confié ses craintes à un pompier travaillant pour ArcelorMittal. Toujours selon France Bleu, la Direction régionale de l’environnement (Dreal) a ouvert une enquête.

Quant à la direction d’Arcelor Mittal, elle a assuré ce lundi, lors d’un CE extraordinaire, qu’il n’y avait « aucun risque environnemental ou sanitaire pour les populations ». La CGT d’ArcelorMittal a réclamé, pour sa part, une expertise indépendante dans le cadre du CHSCT (comité hygiène et sécurité) de l’entreprise.