L’hôpital de Pontarlier et son ancienne directrice comparaissent devant le tribunal correctionnel de Besançon (Doubs), ce vendredi, pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Une vingtaine de salariés auraient été exposés à l’amiante en 2012, lors d’un chantier.

« L’hôpital était au courant qu’il y avait de l’amiante »

Dominique Gueutal, qui travaille toujours dans l’établissement, au service sécurité incendie, a été l’un des premiers à porter plainte. Selon lui, « l’hôpital était au courant qu’il y avait de l’amiante ».

Il affirme que la présence de la substance cancérigène était mentionnée dans le dossier de l’Apave, société qui a effectué le diagnostic avant travaux. « On nous avait dit que c’était de l’amiante non friable, qui ne doit pas être coupée », a-t-il confié à France Bleu.

Le salarié dénonce les pressions de la direction

Le salarié ne décolère pas : « Ils nous ont mis en danger volontairement pour économiser de l’argent ». Selon l’employé, l’hôpital aurait économisé entre 10 à 15.000 euros. Il regrette aussi l’attitude de la direction depuis la révélation de l’affaire : « la direction m’a mis beaucoup de pression pendant ces quatre années (…), ils voulaient me mettre en conseil de discipline, un blâme… il y a eu plein de trucs ».

Dominique Gueutal explique même que les employés de l’hôpital n’ont pas le droit d’évoquer l’affaire et le procès sur leur lieu de travail : « On a eu un courrier de notre directeur comme quoi il se réservait le droit d’attaquer la personne si on parlait de l’amiante à l’hôpital. Certains ont peur pour leurs emplois, des jeunes surtout ».

L’employé attend pourtant beaucoup de ce procès : « Il serait temps de savoir qui est coupable, qui a fait la démarche, qui nous a envoyé là parce que tout le monde se renvoie la faute ».