VIDEO. Les internautes de 20 minutes rendent hommage à Simone Veil : «Merci, Madame, d’avoir mis un terme à cette barbarie que subissaient les femmes.»
VOUS TEMOIGNEZ•Les internautes de la page Facebook de « 20 Minutes » qui ont vécu le combat de Simone Veil pour la légalisation de l’IVG lui rendent hommage…Charlotte Murat
L'essentiel
- Les femmes qui ont vécu la légalisation de l'avortement se souviennent du combat de Simone Veil
- Certaines racontent leur avortement clandestin en France ou à l'étranger
«Une grande dame s’en est allée » Sur la page Facebook de 20 Minutes, les articles sur Simone Veil, depuis que l’on a appris son décès, sont tous suivis de centaines de commentaires élogieux. Celle qui fut rescapée d’Auschwitz, élue à l' Académie française, reste surtout une figure du féminisme, celle, qui en tant que ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing, porta la loi qui légalisa l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France.
Les femmes qui étaient en âge de procréer et de décider d’accueillir ou non la vie en 1975 sont peut-être les plus touchées par sa disparition. « Je suis de la génération des "faiseuses d’anges", des aiguilles à tricoter, des comprimés de permanganate sur le col de l’utérus provoquant des hémorragies, précise Sylvianne. Merci, Madame, d’avoir mis un terme à cette barbarie que subissaient les femmes. »
« Les récits étaient horribles »
Car c’est bien pour sauver les femmes que Simone Veil défendit sa loi. « Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les trois cent mille avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours », prononça Simone Veil devant l’Assemblée nationale le 26 novembre 1976. Il y avait une urgence sanitaire et, ça, Anne s’en souvient très bien. « Bien avant les années 1975, j’étais étudiante en médecine à Paris. Je n’oublierai pas ces femmes qui venaient pour un curetage après s’être fait avorter elles-mêmes. Elles tentaient de faire passer cela pour une fausse couche. Sans parler de celles qui arrivaient avec de graves lésions. Les récits étaient horribles. »
« Elle a mené un combat très rude pour nous toutes »
Françoise* s’en est heureusement sortie. Cette mère de trois enfants s’est fait avorter en 1972. « Je n’avais pas la possibilité ni les moyens de faire comme certaines femmes qui pouvaient aller faire cette opération à l’étranger. J’ai fait appel à une infirmière. Par chance il n’y a eu aucune suite malencontreuse, ni médicale, ni judiciaire. Car si j’avais été dénoncée, j’aurais pu être condamnée et celle qui m’avait aidée également. Aussi je tiens Madame Veil en très grand respect, car elle a mené un combat très rude pour nous toutes. » Monique, elle, a eu les moyens de se rendre en Grande-Bretagne pour mettre fin une grossesse non désirée. « A mon retour, j’ai manifesté, j’ai participé à la mobilisation pour la légalisation de l’IVG en France. Je me suis donnée à fond c’est grâce à Simone Veil que les femmes peuvent avorter d’une façon plus humaine. »
Noëlle, elle, a très peur de ceux qui veulent revenir sur cette loi. « J’avais 17 ans en 1975. Avec mes parents, on a eu beaucoup de discussions sur les risques des avortements clandestins. Nous étions pour la légalisation. Les nouvelles générations ne doivent surtout pas laisser piétiner leurs droits. Il faudrait rappeler à la mémoire collective ce qui se passait avant la loi Veil. »
*Le prénom a été changé