JUSTICEUn médecin jugé pour avoir justifié l'extermination des handicapés

Cherbourg: Un médecin risque la radiation après avoir justifié l'extermination des handicapés

JUSTICECe généraliste de Cherbourg aurait notamment confié à ses collègues que stériliser les personnes handicapées serait «une bonne chose»…
20 Minutes avec agence

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Un médecin généraliste de Cherbourg (Manche) comparaissait ce samedi, à Caen (Calvados), devant la chambre disciplinaire de l’ordre régional des médecins de Basse-Normandie.

Il était jugé pour avoir tenu, le 21 janvier dernier, des propos défendant « la logique de la solution finale des nazis » appliquée aux personnes handicapées.

Une infirmière choquée alerte ses supérieurs

Le praticien, qui a fondé l’antenne de Cherbourg de SOS Médecins, ne conteste pas les paroles qu’on lui reproche. Mais il a tenu à en nuancer la portée. Le jugement a été mis en délibéré et devrait être rendu sous un peu plus d’un mois.

Au moment des faits, une infirmière avait rapporté les propos du médecin à ses responsables qui ont saisi l’Agence régionale de santé (ARS). L’Ordre national des médecins a ensuite pris connaissance des accusations visant le généraliste, explique Libération.

La professionnelle de santé a indiqué que, dans le bureau des infirmières de la maison d’accueil spécialisé (MAS) de la Glacerie (Manche), le médecin a partagé pendant 40 minutes son opinion quant à la solution finale appliquée par les nazis aux homosexuels et aux handicapés.

Des individus « qui ne servaient à rien dans la société »

« Les nazis ont pris les individus qui ne servaient à rien dans la société », aurait lancé le généraliste, ajoutant que les expériences menées sur eux leur avaient permis d’être « utiles ».

« Si on parle de façon intellectuelle, c’est logique », aurait estimé le Cherbourgeois. Il aurait aussi expliqué ne pas comprendre « qu’on laisse » les handicapés « se reproduire » alors que les stériliser serait « une bonne chose ». « Parfois, un bon coup de cyanure et paf ! », aurait-il déclaré.

Il parle d’un « discours philosophique »

Face au conseil de l’ordre, le généraliste a qualifié ces interventions de « cyniques (et) désabusées » et a mis en avant son état de fatigue au moment des faits.

Pas de quoi convaincre la directrice de l’ARS qui a évoqué son « doute sérieux » quant à la capacité du praticien à prodiguer des soins à des personnes handicapées.

L’agence a demandé la radiation du professionnel. Là où ce dernier parle d’un « discours philosophique », l’avocate de l’ARS fait en effet état de propos « nauséabonds et honteux ».