Des parents de djihadistes partis en Syrie mis en examen pour «financement du terrorisme»
ENQUETE•Ils sont soupçonnés d’avoir envoyé des mandats à leurs enfants en zone irako-syrienne…20 Minutes avec AFP
Trois parents de djihadistes, soupçonnés d’avoir envoyé de l’argent à leurs enfants en Syrie, notamment en détournant des fonds de leur association subventionnée, ont été mis en examen, a-t-on appris ce dimanche de source proche du dossier, confirmant une information du JDD.
La présidente de l’association Syrie Prévention Familles et un couple de membres ont été mis en examen vendredi soir pour « association de malfaiteurs terroristes, financement du terrorisme et abus de confiance en relation avec une entreprise terroriste » et placés sous contrôle judiciaire, a précisé cette source.
Un signalement de Tracfin
La présidente Valérie de Boisrolin et les époux Anne et Raymond Duong avaient été placés en garde à vue en début de semaine dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte fin 2016, à la suite d’un signalement de Tracfin, l’office anti-blanchiment du ministère des Finances, qui avait détecté ces transferts de fonds.
Valérie de Boisrolin se voit reprocher d’avoir organisé, via l’association, des envois d’argent à sa fille, une convertie partie en 2013 en Syrie à l’âge de 16 ans, ainsi qu’un virement à une mère qui voulait aider son enfant à revenir en France. Elle a raconté son expérience dans un livre, Embrigadée.
« Ces associations ne servent pas à ça »
Quant à la famille Duong, dont un fils et une fille ont rejoint la zone de combats à l’été 2014, « la mère des enfants et son mari ont envoyé plusieurs milliers d’euros » via des mandats, a indiqué cette source.
« Le problème, c’est que ces associations ne servent pas à ça », a expliqué la source. Syrie Prévention Familles, qui a absorbé deux associations de parents d’enfants partis pour le djihad en Syrie, « gère de l’ordre de 90 000 euros de subventions ».
Selon ses statuts, l’association vise à soutenir les familles des « proches embrigadés par des groupes extrémistes », participer à la prévention des départs dans la zone et « aider les familles à maintenir le contact avec leurs proches toujours présents en Syrie et en Irak ».
L’enquête, confiée à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) et à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT) se poursuit dans le cadre de l’information judiciaire ouverte vendredi.