Merci d’avoir suivi la conférence de presse de François Molins avec nous.

«L’acquisition et la détention de plusieurs armes au prétexte de la pratique du tir sportif pourraient apparaitre comme des actes préparatoires de l’attentat qu’il a commis », note François Molins. Adam D. « était titulaire d’une autorisation de détention d’armes de catégorie B ». Il possédait ainsi un pistolet Glock 19, un pistolet Sig Sauer et une carabine de chasse. Il avait en outre déclarés plusieurs armes de catégorie C.

Lors d’un contrôle dans un aéroport tunisien, il avait notamment déclaré aux policiers qu’il se rendait en Turquie dans le cadre de son activité professionnelle. Il avait créé en 2014 « une entreprise spécialisée dans l’achat et la revente de métaux et d’or ». Néanmoins, le procureur estime qu'il était « déterminé à rejoindre la zone irako-syrienne ».

Adam D. est né le 8 décembre 1985 à Argenteuil, dans le Val d'Oise et résidait dans l’Essonne. Il n’était pas connu de la justice mais « a fait l’objet d’une fiche de recherche émise par les autorités tunisiennes en septembre 2014 pour terrorisme ». « Une demande d'entraide pénale internationale est en cours de rédaction et de transmission aux autorités tunisiennes », fait savoir le magistrat. Par ailleurs, il faisait également l’objet d’une fiche « S » depuis 2015 après avoir été en Turquie.

Adam D. est décédé suite à une « défaillance cardio respiratoire, par probable lésion de blast, avec inhalation de fumée, dans un contexte d’explosion en milieu confiné », souligne le procureur de la République de Paris.

Le procureur détaille le chemin parcouru par l’assaillant dans Paris avant qu’il arrive aux Champs-Elysées. « A l’instant où il a croisé un convoi de CRS puis le convoi des gendarmes, il a fait subitement demi-tour au rond-point des Champs-Elysées ».

Les enquêteurs ont notamment trouvé « huit bidons vides de poudre », lui ayant permis de « confectionner ses propres munitions ». Cette poudre peut aussi servir « à la confection d’un engin explosif artisanal ». Les policiers ont également trouvé une couscoussière « entourée de chatterton », ce qui les intrigue, ainsi que deux fusils à pompe, des talkies-walkies, des appareils de visée laser, une machette, des couteaux, des cartouches, un pistolet ainsi qu’un fusil à lunette.

Les forces de l’ordre ont retrouvé un véritable « arsenal » dans le véhicule de l’assaillant. Ils ont découvert deux bouteilles de gaz « de 13 Kg chacune, pleines, et toujours dotées de leur opercule de sécurité », achetées la veille de son passage à l'acte. Ils ont aussi mis la main sur « un très grand nombre de cartouches de différents calibres », 28 chargeurs, un pistolet, une carabine et « plusieurs couteaux », des briquets, détaille François Molins.

Il avait envoyé par la poste à plusieurs proches une « lettre testament » dans laquelle il explique soutenir « depuis des années les moudjahidines qui combattent pour secourir l’islam et les musulmans ». Il indiquait également avoir prêté allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh et indiquait avoir tenté à plusieurs reprises de rejoindre la Syrie. Il demandait à ses proches de ne pas le qualifier de « terroriste », indique François Molins.

Il rappelle que les Champs-Elysées ont été, quelques semaines plus tôt, le théatre d’un attentat, avec la mort de Xavier Jugelé. Le 19 juin dernier, « l’action terroriste projetée » par Adam D. aurait pu avoir également « des conséquences humaines dramatiques » si elle avait aboutie, estime le procureur. Il a percuté un fourgon de gendarmerie au niveau du rond point des Champs-Elysée. Puis, « une détonation s'est produit à l'intérieur du véhicule ». Une fumée orange s'en est alors échappée, mais les enquêteurs ne savent pas « à quoi elle correspond ». Il est décédé après avoir été extrait desa voiture par les gendarmes.

Le procureur François Molins doit s’exprimer ce jeudi à 15h30 lors d’une conférence de presse « suite aux faits survenus aux Champs-Élysées le 19 juin dernier », selon un communiqué du parquet. Pour rappel, Adam D. est mort lundi quand il a percuté avec sa voiture un fourgon de gendarmerie sur les Champs-Élysées. Dans son véhicule, ont été retrouvées deux bonbonnes de gaz - fermées et sans dispositif de mise à feu - un fusil d’assaut israélien, deux armes de poing et des milliers de munitions.

L’assaillant, qui avait prêté allégeance à Daesh dans une lettre-testament, est mort peu après d’un « arrêt cardio-respiratoire, probablement dû à un effet de souffle et à l’inhalation de fumées » dans sa voiture dont l’habitacle s’était embrasé, selon une source proche du dossier. Adam D. était fiché pour radicalisation mais autorisé à détenir des armes. Il avait également été auparavant convoqué par les services de renseignements.