Pour réussir son bac, «il n’y a pas de recette miracle»... Découvrez les conseils d'un prof youtubeur
EDUCATION•Professeur de philosophie le jour au lycée Marguerite de Navarre à Alençon et «Monsieur Phi», youtubeur de philo la nuit, Thibaud Giraud livre à «20 Minutes» ses derniers conseils avant le bac qui débutera jeudi 15 juin...Propos recueillis par Océane Marache
Tic tac tic tac... La cuvée 2017 du bac approche à grands pas. Il commencera jeudi pour 700.000 candidats, avec l'épreuve de philosophie dans les filières générales et technologiques. Pour aborder cette dernière ligne droite dans les meilleures conditions, Thibaud Giraud qui est professeur de philosophie au lycée Marguerite de Navarre à Alençon (Orne) le jour et « Monsieur Phi», youtubeur de philo la nuit, donne quelques conseils aux candidats...
Réviser toute l’année ou bachoter à la dernière minute ?
Il vaut mieux travailler régulièrement toute l’année. Pour ceux qui n’ont rien fait de l’année, c’est quand même bien qu’ils s’y mettent maintenant. Mieux vaut tard que jamais. Et ceux qui ont pris la peine de le faire depuis le début, c’est bien et qu’ils continuent pendant ces derniers jours. Il y en a toujours qui s’en sortiront grâce à leurs facilités c’est sûr, ça arrive chaque année, mais d’autres pourront se planter. Ça dépend du profil de chaque élève.
Les derniers conseils ?
Faire des fiches est la bonne option. Il faut passer par l’écrit en s’entraînant sur des sujets types bac, surtout les matières importantes [avec de gros coefficients]. J’aurais tendance à conseiller de regarder des vidéosde cours de professeurs sur Internet mais c’est surtout pour se rassurer, ça ne peut se substituer au travail personnel. La meilleure des méthodes c’est donc de s’exercer, même à ce stade de l’année. Ne surtout pas hésiter à demander à ses professeurs de corriger, moi ça ne me dérange pas, au contraire ! Accumuler des connaissances c’est bien, mais s’ils ne s’entraînent pas ça ne sert à rien. Je vais dire une phrase bateau de vieux prof mais il n’y a pas de recette miracle.
Se couper du monde ou rester connecté ?
Ça dépend des élèves. Certains travaillent mieux en groupe mais je pense que c’est souvent une excuse pour se retrouver entre amis. De toute façon, je pense et j’espère que chaque élève connaît la meilleure méthode pour lui. Il faut qu’il l’utilise dans cette dernière ligne droite.
La journée type de révision avant le Jour J ?
Il faut être raisonnable. Il y a beaucoup de matières donc ne pas se focaliser seulement sur une, mais en passer plusieurs en revue. Relire toute la journée c’est bien mais ce n’est pas le plus efficace. Le mieux c’est d’alterner entre relecture du cours et faire des exercices écrits.
Que diriez-vous à un étudiant qui va plancher mercredi ?
Pour l’épreuve de philosophie il faut qu’il choisisse un sujet auquel il a envie de répondre. Il faut être capable de choisir une question où il peut argumenter sans forcément choisir celle où il va étaler son cours. Les correcteurs veulent surtout une réponse intéressante. Mais s’il répond à la question, la copie ne pourra jamais être trop mauvaise.
Que faire la veille de l’épreuve ?
Passer une bonne nuit ! Relire jusqu’à 4 heures du matin n’est vraiment pas la bonne solution. Ils ont besoin d’énergie pour le lendemain et donc de se détendre, en se couchant tôt par exemple.
Que diriez-vous à un élève qui envisage de tricher ?
Ça se détecte très facilement… Je l’ai déjà vu en bac blanc et c’est flagrant, d’autant plus que je connaissais l’élève. On s’en rend compte dans la langue, dans l’écriture, du moins en philo mais dans les autres matières aussi. En plus les répercussions sont énormes, franchement ça ne vaut pas le coup. La même copie sans tentative de triche aura une bien meilleure note, parce que si on s’en rend compte c’est une mauvaise note assurée. De toute façon ils ne sont pas bons en triche. Et s’ils le sont c’est qu’ils sont malins et qu’ils n’en ont pas besoin.
En tant que prof, ça se vit comment le bac ?
On les couve toute l’année, surtout mes élèves de terminale littéraire. Je les vois neuf heures par semaine. Certains me disent qu’ils me voient plus que leurs parents. Un attachement se crée forcément et j’en viens à angoisser pour eux, c’est terrible !